Faut-il considérer l’âge comme critère de choix d’un traitement par inhibiteurs du point de contrôle immunitaire ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Les sujets âgés sont souvent sous-représentés dans les essais cliniques. Ceux évaluant les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire (ICI) dans le cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) n’y échappent pas. Souhaitant savoir si l’âge – facteur d’immunosénescence – pouvait avoir un impact sur l’efficacité de cette classe thérapeutique, une équipe franco-canadienne a évalué les résultats cliniques de sujets de moins de 70 ans et de 70 ans et plus, souffrant de CBNPC et traités par ICI. Les résultats montrent que l’âge n’impacterait pas la survie sans progression, la survie globale ou la sévérité des événements indésirables sous ICI. Les conclusions de cet essais suggèrent que l’état fonctionnel du patient (indice ECOG) serait un meilleur prédicteur de survie et de toxicité.
Pourquoi cette étude est importante ?
De telles études peuvent contribuer à inciter à inclure des patients âgés dans les études évaluant les traitements du cancer et plus spécifiquement les ICI et ainsi améliorer la prise en charge des patients les plus âgés.
Protocole de l’étude
Cette analyse rétrospective a inclus 381 patients traités par anti-PDL1 pour CBNPC en France (centre du cancer de Dijon, n=177) et au Canada (Hôpital Universitaire de Montréal, n=106 et Institut du cœur et du cancer du Quebec, n=98). Ces populations ont été divisées en deux groupes en fonction de l’âge des participants avant l’initiation du traitement par ICI (<70 ans et ≥70 ans).
Principaux résultats
Sur les 381 patients inclus dans l’étude, 88% ont reçu un ICI après une chimiothérapie au sel de platine. Le suivi médian était de 19,3 mois. L’âge médian des individus était de 66 ans et 33% avaient plus de 70 ans. Les caractéristiques des patients étaient assez semblables entre les différents groupes d’âges, et la majorité avait un indice ECOG de stade 1.
Pour la plupart des patients, aucune mutation cible n’avait été mise en évidence.
Après ajustement à certaines caractéristiques (sexe, statut tabagique, indice ECOG, histologie, stade de traitement, différents traitements), l’âge n’a pas été associé à une différence de survie sans progression de la maladie (3,2 vs 4,3 mois respectivement chez les <70 ans et ≥70 ans), ni à une différence de survie globale moyenne (respectivement 13,7 et 11,6 mois). Seul l’indice ECOG s’est révélé être associé à une différence significative de survie sans progression de la maladie et de survie globale. En ce qui concerne les évènements indésirables, 54% et 52% des patients respectivement <70 ans et ≥70 ans ont développé des événements indésirables. Chez les moins de 70 ans, 8% de ces évènements étaient graves (grade 3-4) contre 4% chez les 70 ans et plus (p=0,39).
Principales limitations
Étude rétrospective, et sous-représentation des événements de grade 1 et 2.
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