Faut-il assurer une surveillance endoscopique régulière des sujets ayant un antécédent d’œsophage de Barrett ?
- Codipilly DC & al.
- Gastroenterology
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Cette méta-analyse montre que la surveillance endoscopique régulière des sujets ayant un œsophage de Barrett serait associée à une détection plus précoce des adénocarcinomes œsophagiens et pourrait apporter un léger bénéfice en termes de survie. Cependant, les effets liés à certains biais pourraient en partie ou totalement expliquer ces différences. Un essai clinique évaluant l’effet de l’endoscopie régulière sur la mortalité des patients ayant un œsophage de Barrett est en cours. Les résultats de celui-ci permettront peut-être de trancher la question.
Pourquoi est-ce important ?
La surveillance endoscopique des sujets ayant un œsophage de Barrett reste une question au sein de la communauté scientifique, car le taux de transformation maligne chez ces patients semble plus faible qu’il ne l’avait été envisagé initialement. Cependant, une prise en charge précoce améliore nettement les taux de survie. En France, le taux de survie à 5 ans des patients ayant un adénocarcinome œsophagien est de 13,9%1 et diminue fortement si le diagnostic est plus tardif2,3.
Les données existantes sur le bénéfice de la surveillance endoscopique des patients ayant un œsophage de Barrett sont majoritairement issues d’études non randomisées et d’études rétrospectives. Les résultats de cette méta-analyse permettent de prendre un peu de recul sur l’ensemble des données existantes en attendant les résultats d’un essai clinique de bonne qualité méthodologique aujourd’hui en cours.
Principaux résultats
Une étude cas-témoins a montré qu’il n’y avait pas d’association entre la surveillance endoscopique régulière et la mortalité liée à la survenue d’un adénocarcinome œsophagien.
En revanche, une méta-analyse portant sur quatre études de cohortes a montré une association entre la surveillance endoscopique régulière et un taux plus faible d’adénocarcinome œsophagien au stade précoce et de mortalité toutes causes confondues (risque relatif 0,60, hazard ratio 0,75).
Une méta-analyse de 12 cohortes a également montré une diminution du risque d’adénocarcinome œsophagien et de mortalité toutes causes chez les sujets bénéficiant d’une surveillance régulière des adénocarcinomes au stade précoce par rapport à l’identification des adénomes œsophagiens révélés par la symptomatologie (risque relatif 0,73, hazard ratio 0,59).
En revanche, l’ajustement a considérablement atténué les bénéfices observés. La surveillance endoscopique régulière était ainsi associée avant tout à une détection plus précoce des adénocarcinomes œsophagiens.
Principales limitations
Les principales limitations tiennent à la nature même des études incluses.
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