Faut-il associer le jeûne à l’activité physique pour réduire le risque de syndrome métabolique ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Selon une méta-analyse, la combinaison du jeûne intermittent et de l’activité physique modérée à intense est plus efficace que l’activité physique seule pour obtenir une baisse de plusieurs paramètres favorisant l’apparition d’un syndrome métabolique, à savoir l’indice de masse corporelle (IMC), la glycémie à jeun et le taux de HDL-cholestérol (HDL-c).
- En revanche, son efficacité sur les valeurs élevées de triglycérides et de pression artérielle n’est pas significative. Par ailleurs, les analyses en sous-groupes suggèrent que le jeûne intermittent sur la journée est plus efficace que les jours de jeûne alternés.
Pourquoi est-ce important ?
L’activité physique modérée à intense (marche rapide, danse, jogging...) et le jeûne sont deux des approches préconisées pour réduire le risque de développer un syndrome métabolique. Le jeûne alterné (incluant 2 jours de jeûne par semaine, sans restriction calorique les autres jours) et le jeûne intermittent dans le temps (plage de jeûne de 12 h par jour minimum sans restriction calorique pendant le reste du temps) seraient plus efficaces que la restriction calorique traditionnelle pour améliorer les indicateurs métaboliques, la réduction du poids corporel, le tour de taille et l'adiposité. La supériorité d’une combinaison des deux approches, activité physique et jeûne intermittent ou alterné, par rapport à une intervention unique n’est pas clairement établie. Cette méta-analyse visait donc à répondre à la question, afin d’améliorer la prévention du syndrome métabolique.
Méthodologie
Cette méta-analyse a recherché toutes les études randomisées contrôlées parues avant décembre 2021 sur le sujet. Elles devaient avoir inclus des sujets sains ou en situation d’obésité et avoir évalué la combinaison des deux approches par rapport à un groupe contrôle ou à l’une des deux approches sur les principaux facteurs de risque de syndrome métabolique.
Principaux résultats
La méta-analyse a pu inclure 11 études représentant 372 patients (âge moyen 22-43 ans). Ces derniers étaient répartis entre une approche combinée (n=154), l’activité physique moyenne à modérée seule (n=154) ou le jeûne intermittent ou alterné. La plupart des études avaient un risque faible de biais méthodologique.
L’IMC était significativement plus faible dans le groupe ayant suivi une approche combinée que dans le groupe ayant eu recours seulement à l’activité physique (différence moyenne pondérée -2,44 [-4,26 à -0,62], p=0,009). Les analyses en sous-groupes ont montré que la supériorité de l’approche combinée était uniquement significative lorsque la durée de l'intervention était d’au moins 8 semaines. La nature du jeûne avait aussi une influence puisque seul le recours au jeûne intermittent permettait à l’approche combinée d’être supérieure à l’activité physique seule (différence moyenne pondérée ou DMP -2,30 [-4,26 à -0,41], p=0,017), au contraire du recours au jeûne alterné. Enfin, ces résultats ne restaient significatifs que parmi la population qui n’était pas obèse (DMP -2,30 [-4,19 à -0,41], p=0,009).
L'intervention combinée permettait également d’atteindre une baisse plus importante du taux de glycémie à jeun par rapport à l’activité physique seule (DMP -7,62 [-9,93 à -5,31], p significatif), et la significativité était conservée pour les deux modalités de jeûne et quel que soit le statut de la personne en termes d’IMC.
Aucun bénéfice n’a été mis en évidence sur le plan des triglycérides pour l’ensemble des études, même si une amélioration significative a été identifiée pour les seules combinaisons associant le jeûne intermittent (DMP -12,92 [-25,10 à -0,75], p=0,037) et l’activité physique, tours versus activité physique seule, alors que ce n’était pas le cas pour le jeûne alterné. Il en était de même pour les seules personnes non obèses (DMP -12,92 [-25,10 à -0,75], p=0,037), celles en situation d’obésité n’en bénéficiant pas. Concernant le HDL-c, une amélioration significative était obtenue pour la combinaison des deux interventions versus la seule activité physique (DMP -3,61 [2,11-5,11], p=0,000), mais essentiellement liée aux études ayant mis en œuvre le jeûne intermittent. Des tendances non significatives en faveur de l’approche combinée ont été observées concernant les valeurs de pression artérielle systolique et diastolique.
Seules trois études ont comparé les effets de la combinaison activité physique et jeûne par rapport au jeûne seul, mais aucun des paramètres étudiés précédemment n’étaient statistiquement significatifs entre les deux groupes, probablement du fait du nombre limité de patients inclus.
Les données issues des études menées dans les pays asiatiques ont des résultats globalement moins significatifs que celles menées en Europe ou aux États-Unis.
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