FAQ Monkeypox ou variole du singe : que sait-on sur ce virus ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Depuis le mois d’avril 2022, plus d’une centaine de cas suspects de variole du singe (Monkeypox en anglais) ont été déclarés en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et en Israël. Cette augmentation brutale des cas dans plusieurs régions du monde non endémiques pour ce virus habituellement identifié en Afrique, et éloignées les unes des autres, conduit à le définir comme un agent biologique pathogène émergent. 

En mai 2022, des infections ont été identifiées chez des sujets n’ayant pas voyagé ou n’ayant pas été en contact avec des voyageurs provenant des pays africains à risque. De fait, la vigilance des soignants de première ligne est essentielle pour cette maladie à déclaration obligatoire et pour laquelle un repérage précoce permet de protéger l’entourage et de limiter sa propagation. 

Que sait-on de ce virus ?

Le Monkeypox est un Orthopoxvirus émergent. Son nom vient du fait qu’il a été isolé pour la première fois en 1958 au Danemark chez des primates captifs. Mais contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, son réservoir animal n’est pas le singe, mais un rongeur ou un écureuil. Le premier cas humain d’infection à Monkeypox a été détecté en 1970 en République démocratique du Congo lors des campagnes de vaccination contre la variole. 

Il s’agit d’un virus à ADN qui présente une appétence particulière pour les tissus cutanés. Une campagne massive de vaccination contre la variole avait abouti à son éradication. Mais le virus de la variole ne se transmettait que par les êtres humains contaminés. Le Monkeypox, lui, est transmis par les animaux (zoonose). Une fois infecté, l’être humain peut transmettre le virus à d’autres êtres humains. Les voies de contamination ne font pas encore l’objet d’un consensus ferme à ce jour. Ce virus se propage plus facilement de l’animal à l’être humain, qu’entre les êtres humains.1 Il semble que la contamination se fasse par contact cutané direct.2 Les contaminations récemment identifiées seraient principalement survenues au sein de communautés d’hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Cependant, la transmission par voie sexuelle, bien que jugée possible par les scientifiques, n’a jamais été formellement démontrée. La contamination interhumaine par contact étroit et prolongé est connue via le pus des lésions cutanées. De fait, les cas d’infection actuels pourraient être liés à contacts intimes rapprochés, mais pas forcément à des transmissions par les fluides.1 La transmission par contact indirect via les vêtements ou les draps contaminés est également évoquée.3 L’enquête épidémiologique encore en cours révèlera plus d’informations. À ce jour, deux souches de Monkeypox ont été identifiées : une souche « Afrique de l’ouest » qui sévit de manière endémique au Nigéria, au Libéria, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire. Et une souche dite « du bassin du Congo » qui sévit en République démocratique du Congo (RDC), en République du Congo, en République centrafricaine (RCA), au Gabon et au Cameroun.

Quelle est la souche et l’origine des cas récemment suspectés en dehors de l’Afrique ?

La variole du singe est rarement exportée du continent africain. En 2003, près de 70 sujets avaient été infectés aux États-Unis. L’enquête a montré que le virus avait été transmis à l’être humain par des animaux domestiqués (des chiens de prairie) eux-mêmes contaminés par des rats géants, des écureuils et des loirs importés du Ghana. D’autres cas humains d’infection de la variole du singe ont été importés par l’homme suite à des voyages en Afrique.4

La souche impliquée dans les récents cas identifiés en dehors d’Afrique serait la souche d’Afrique de l’ouest. À ce jour, aucun de ces cas n’a pu être relié de manière directe avec des personnes de retour de zone endémique.

De nombreuses questions restent encore sans réponse, notamment :

  • Le comportement du virus s’est-il modifié, existe-t-il une transmission sexuelle ou est-il transmis par des rapports de proximité via la salive ou des lésions cutanées ?
  • D’autres variants ont-ils émergé ? Le séquençage complet du virus à partir des échantillons provenant de plusieurs patients permettra de répondre à cette question.
  • Pourquoi le virus semble se propager davantage à présent ?

Combattre les Fake news :

Quelques rumeurs et fausses informations circulent actuellement sur internet. Il est important de faire la différence entre ce qui est fondé et ce qui ne l’est pas. Par exemple : "L’épidémie de variole du singe est liée à la vaccination contre la Covid-19." Faux ! Il n’y a pas de lien entre la variole du singe et le vaccin anti-Covid qui utilise un adénovirus de chimpanzé comme vecteur viral.