Exposome et COVID-19 : quels liens ? (1/2)

  • Morales JS & al.
  • Nutrients

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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Une revue commentée de la littérature résume les effets connus sur l’immunité et l’inflammation, des déterminants du mode de vie et des expositions environnementales, globalement regroupés sous le nom d’exposome. Cette approche holistique contribue à mieux comprendre l’influence de celui-ci sur la santé humaine. Dans le contexte actuel de pandémie, les auteurs soulignent le rôle potentiel de l’amélioration de l’exposome sur l’évolution de la maladie et l’optimisation de la réponse vaccinale. 

L’exposome englobe deux grandes catégories : les facteurs individuels (activité physique, poids corporel, sommeil et rythmes circadiens, tabagisme, microbiote intestinal), et les expositions générales (climat, ensoleillement, pollution environnementale). Des mécanismes pourraient agir en synergie derrière ces expositions, notamment ceux impliquant les facteurs de transcription de la famille NF-kB (nuclear factor-kappa B, protéine impliquée dans la réponse immunitaire et la réponse au stress cellulaire) et ceux induisant l’inflammation en réponse aux microbes ou molécules dérivées.  

 

L’activité physique

  • Le manque d’activité physique favorise l’inflammation, l’insulino-résistance, la dyslipidémie, le dysfonctionnement endothélial vasculaire, l’hypertension artérielle et la sarcopénie. Il contribuerait au développement de plus de 35 maladies chroniques. 
  • A contrario, des données indiquent que par rapport à des sujets témoins, la pratique d’une activité physique régulière est associée à une diminution de 31 à 37% du risque de maladie infectieuse communautaire et de mortalité ultérieure. Elle améliore également les performances cardiorespiratoires.
  • Par rapport à des sujets témoins, ceux qui pratiquent une activité physique régulière bénéficient d’une augmentation du nombre de lymphocytes CD4, de la concentration en IgA salivaire, du nombre de cellules natural killer (NK), d’une diminution du nombre de neutrophiles, et d’un ralentissement de l’immunoscénescence. La contraction musculaire induit la libération de centaines de molécules, en particulier des myokines, exerkines, aux effets bénéfiques, notamment par leur activité anti-inflammatoire.

Gestion du poids

  • L’adiposité abdominale favorise l’état pro-inflammatoire et le dysfonctionnement immunitaire impactant les défenses vis-à-vis des infections et la réponse vaccinale.
  • Plusieurs mécanismes pourraient concourir au pronostic plus défavorable des individus obèses exposés à une infection par SARS-CoV-2 : sécrétion accrue de cytokines pro-inflammatoires, d’adipocytokines et d’adipokines conduisant à une inflammation chronique de bas grade. 
  • L’obésité est également associée à un taux plus faible de NK et à des capacités cytotoxiques moindres de ces cellules. 
  • La leptine, une adipokine produite par les adipocytes, est fortement incriminée car elle augmente la production de cytokines pro-inflammatoires et la sensibilité aux maladie infectieuses et aux affections auto-immunes, contribuant à expliquer l’association entre obésité et dysfonction immunitaire. 

L’alimentation

  • La consommation généralisée d’aliments ultra-transformés, à forte teneur en graisses, sucre et sel contribue au surpoids, à l’obésité et à l’état pro-inflammatoire.
  • De plus, l’alimentation occidentale est une source importante de produits terminaux de la glycation avancée (AGEs). Les preuves s’accumulent suggérant une association forte entre AGEs et maladies chroniques.
  • Si les études menées sur les supplémentations en micronutriments ont abouti à des conclusions contradictoires, il semble évident qu’en période de pandémie les déficits ou carences en macro- et micronutriments doivent être résolus et que l’alimentation doit couvrir les besoins individuels.

Un autre article traite de l'impact de l'exposition à la pollution atmosphérique, du tabagisme et du microbiome.