Exposition in utero au diabète maternel et risques neurocognitifs et comportementaux chez l’enfant

  • Yamamoto JM & al.
  • Diabetologia

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

  • Par rapport à des sujets contrôles, l’exposition in utero au diabète maternel - pré-existant avant la grossesse - serait associée chez l’enfant à l’âge de 5 ans, à un quotient intellectuel (QI) significativement inférieur, à des troubles comportementaux et à une augmentation des troubles du spectre de l’autisme.
  • Ces données sont à prendre cependant avec précaution car des facteurs de confusion peuvent avoir biaiser ces résultats.
  • La relation entre le contrôle glycémique maternel et les troubles neurocognitifs ou les comportements de l’enfant restent en revanche à éclaircir.

Pourquoi cette étude est intéressante ?

Si les risques à court terme d’une exposition in utero au diabète maternel pré-existant sont bien établis, en revanche les éventuelles conséquences à long terme le sont moins. Les données existantes portent sur des revues systématiques qui incluent les expositions au diabète gestationnel. Or, dans ce cas, l’hyperglycémie est moins sévère et la durée d’exposition généralement moindre. Ici seules les femmes ayant un diabéte pré-existant ont été considérées.

Méthodologie

Cette méta-analyse porte sur 19 études ayant inclus 18.681 cas d’enfants nés de mères ayant un diabète (type 1 ou type 2) avant leur grossesse et 2.856.688 sujets contrôles. Douze études ont été réalisées en Europe et 7 en Amérique du Nord. Le suivi des enfants allait de 0,5 à 27 ans.

Principaux résultats

Par rapport à des sujets contrôles, la présence d’un diabète pré-existant chez la mère a été associée à un quotient intellectuel moindre chez l’enfant exposé in utero (différence moyenne pondérée de -3,07 [-4,59 à -1,55], I2=0%), à une augmentation du risque de troubles du spectre de l’autisme (effet estimé 1,98 [1,46-2,68], I2=0%) et à une augmentation du risque de troubles de l’attention/hyperactivité (hazard ratio poolé 1,36 [1,19-1,55], I2=0%). Ce dernier résultat ne porte cependant que sur 2 études.

Il n’est pas clairement établi que l’exposition in utero au diabète de la mère soit associée au niveau scolaire ou au développement global de l’enfant, ni qu’il existerait une association entre contrôle glycémique maternel et développement cognitif ou comportemental de l’enfant. Ces résultats nécessitent d’être considérés avec précaution, et mériteraient d’être vérifiés par d’autres études.

Principales limitations

Le QI poolé n’a pas été ajusté, or il existe plusieurs facteurs potentiels de confusion notamment le QI des parents, le niveau socio-économique, l’âge gestationnel, les complications périnatales, ….