Exposition des français aux métaux : Santé publique France tire la sonnette d’alarme !
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
Les nouveaux résultats de l’étude ESTEBAN menée par Santé Publique France sont inquiétants. Ils font état de l’exposition de la population française aux métaux. Au total, la présence de 27 métaux a été mesurée dans l’organisme d’adultes et pour la première fois à l’échelle nationale chez les enfants.
Quelles sont les conclusions ?
- L’ensemble de la population est concernée par l’imprégnation aux métaux (plus de 97% à 100% de détection).
- En dehors du nickel et du cuivre, les niveaux d’imprégnation mesurés chez l’enfant ou l’adulte en France sont supérieurs à ceux de la plupart des pays étrangers (Europe et Amérique du Nord).
- Réduire les sources d’exposition, notamment au tabac et à certains aliments, est vraiment essentiel.
ESTEBAN c’est quoi ?
Il s’agit d’une étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition. Les données sont issues d’un échantillon représentatif de la population générale constitué de 1.104 enfants et 2.503 adultes âgés de 6 à 74 ans.
Le deuxième volet de cette étude a mesuré les niveaux d’imprégnation de la population française à 27 substances ayant un impact délétère sur la santé, qu’il soit présumé et/ou observé. Les risques encourus concernent notamment le développement de pathologies chroniques, de cancers ou en lien avec une déficience immunitaire. La présence de ces substances a été recherchée dans des échantillons d’urines, de sang et de cheveux. Les sujets inclus dans l’étude ont eu à répondre à un questionnaire afin d’évaluer leurs caractéristiques, leurs habitudes de vie et leurs consommations alimentaires.
Le croisement de ces données a permis de mieux identifier les sources d’exposition. Les données de l’études ESTEBAN ont également été comparées à celles de l’étude ENNS (Etude nationale Nutrition Santé) menée en 2006-2007.
Principaux résultats
- L’exposition aux métaux concernait quasiment l’ensemble de la population de l’étude (97% à 100% de détection).
- Les niveaux d’imprégnation des adultes en mercure (dans les cheveux) et en nickel (dans les urines) étaient similaires à ceux mesurés dans l’étude ENNS 2006-2007.
- Les niveaux d’imprégnation des adultes en arsenic, cadmium et chrome étaient plus élevés que ceux mesurés dans l’étude ENNS. Pour le cadmium et le chrome, ces évolutions confortent les données observées dans les études de l’alimentation totale (EAT1 et EAT2) de l’Anses.
- Hormis pour le nickel et le cuivre, les niveaux d’imprégnation retrouvés chez les enfants et les adultes étaient supérieurs à ceux qui ont été mesurés dans la plupart des pays étrangers (Europe et Amérique du Nord).
Quelles sont les sources d’exposition et comment y remédier ?
Plusieurs déterminants de l’exposition ont été observés, et sont cohérents avec les données de la littérature scientifique. Notamment la consommation de tabac et l’imprégnation en cadmium et cuivre. Des données indiquent que le tabagisme chez l’adulte augmenterait de plus de 50% l’imprégnation des fumeurs. Ainsi renforcer la lutte contre le tabagisme actif et passif permettrait de réduire l’exposition à ces substances.
D’autres déterminants classiques de l’exposition ont été retrouvés, notamment la présence d’implants médicaux, l’imprégnation en chrome, les plombages et l’imprégnation urinaire en mercure.
Compte tenu de la méthodologie utilisée, les déterminants de l’exposition d’origine alimentaire ont été particulièrement évalués. Les observations réalisées confortent les associations déjà mises en évidence par d’autres études, notamment celles entre la consommation de poissons et de produits de la mer et l’imprégnation en chrome, cadmium et mercure. Santé publique France rappelle qu’il est « recommandé de consommer 2 fois par semaine du poisson dont un poisson gras en variant les espèces et les lieux de pêche. » L’imprégnation au cuivre était associée à la consommation de céréales ou légumes issus de l’agriculture biologique et les taux élevés de cadmium ont été associés à la consommation de céréales. Ce qui est également cohérent avec les données de la littérature scientifique.
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