Expérimentation de l’usage médical du cannabis : repoussée de quelques mois
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
En raison de la mobilisation des autorités de santé sur la gestion de l’épidémie de COVID-19, le début de l’expérimentation de l’usage médical du cannabis en France, initialement prévu en septembre 2020, est repoussé au plus tard à janvier 2021.
Différents éléments nécessaires à cette expérimentation ont déjà pu être définis et seront rendus disponibles à partir de la publication d’un décret attendu d’ici l’été :
- Critères d’inclusion et de non-inclusion des patients.
- Conception du registre national électronique de suivi des patients inclus dans l’expérimentation.
- Cahier des charges permettant la sélection des futurs fournisseurs et distributeurs des médicaments à base de cannabis utilisés pour l’expérimentation.
- Élaboration de la plateforme de formation des professionnels de santé qui sera opérationnelle en décembre 2020 et permettra aux médecins formés de prescrire le cannabis à usage médical et aux pharmaciens de le délivrer.
- Liste des centres experts volontaires qui incluront les patients dans l’expérimentation.
Quel est l’objectif de cette expérimentation ?
Cette expérimentation a pour principal objectif d’évaluer la faisabilité du circuit de mise à disposition du cannabis : prescription, délivrance, approvisionnement, suivi des patients… Il est prévu de suivre 3000 patients en file active pendant au moins 6 mois : si un patient interrompt son traitement avant 6 mois, pour des raisons d’inefficacité ou de mauvaise tolérance, un autre patient pourra être inclus dans l’expérimentation.
Les médicaments à base de cannabis à usage médical se présenteront sous la forme de fleurs séchées de cannabis pour inhalation par vaporisation et de formes orales et sublinguales à base d’extraits de cannabis solubilisés dans de l’huile. La composition de ces produits sera définie par leurs teneurs en delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) et cannabidiol (CBD).
Qui est concerné ?
Les indications retenues pour cette expérimentation sont les suivantes :
- Douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapeutiques disponibles, médicamenteuses ou non,
- Certaines formes d’épilepsie pharmaco-résistantes,
- Certains symptômes rebelles en oncologie,
- Situations palliatives,
- Spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central (blessés médullaires ou atteintes apparentées de la moelle épinière : pathologies génétiques, vasculaires, inflammatoires), ou pathologies cérébrales suite à un accident vasculaire cérébral.
Le traitement par le cannabis à usage médical sera mis en place en dernière ligne, en cas de soulagement insuffisant ou de mauvaise tolérance avec les thérapeutiques disponibles, dont les spécialités à base de cannabis ou de cannabinoïdes déjà accessibles : dronabinol (Marinol®) et cannabidiol (Epidyolex®).
Qui pourra prescrire et délivrer les produits ?
Le traitement ne pourra être initié que par des médecins qui exercent dans des centres/structures de référence hospitaliers, spécialisés dans les indications retenues. Les médecins libéraux pourront adresser leurs patients répondant aux critères d’inclusion à ces centres/structures de référence et pourront ensuite prendre le relai de la prescription. Les médicaments à base de cannabis à usage médical pourront être délivrés par des pharmacies hospitalières ou des officines de ville. Tous les médecins et pharmaciens devront obligatoirement avoir été formés au préalable pour pouvoir prescrire et délivrer le cannabis.
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