Existerait-il un lien entre consommation de gluten et colites microscopiques ?
- Liu PH & al.
- Am J Gastroenterol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les analyses menées à partir de deux grandes cohortes de femmes américaines (plus de 150.000 sujets) suggèrent qu’il n’y aurait pas d’association entre la consommation de gluten et le risque de développer une colite microscopique. Ces résultats ne variaient pas en fonction de l’âge, du statut tabagique ou de l’IMC.
Quel est l’intérêt de cette étude ?
La colite microscopique est une cause fréquente de diarrhée aqueuse chronique. On observe une prédominance chez les femmes et les sujets âgés. Son incidence estimée entre 4 et 18 cas/100.000/an1 serait en augmentation sans que l’on en ait réellement identifié la cause (meilleur diagnostic ou autre). Si les anti-inflammatoires, les inhibiteurs de la pompe à protons, les antidépresseurs, le tabagisme constituent des facteurs reconnus, d’autres sont toujours en évaluation. Dans ce contexte, la consommation de gluten est évoquée, mais sa relation avec le risque de colite microscopique n’avait encore jamais été explorée.
Méthodologie
Cette étude prospective a été menée auprès de 158.910 femmes américaines de la cohorte Nurses Health Study (1986-2012) et Nurses Health Study II (1991-2013) qui ne présentaient pas de diagnostic de maladie cœliaque à l’inclusion. La consommation de gluten a été évaluée, à l’inclusion et tous les 4 ans ensuite grâce à un questionnaire validé de fréquence alimentaire. La présence de colites microscopiques a été confirmée sur la base des dossiers médicaux.
Principaux résultats
Au total, 123 cas de colites microscopiques ont été enregistrés au cours du suivi, soit 3.434.201 personnes-années. L’augmentation des apports en gluten à travers l’alimentation n’a pas été associée à une augmentation du risque de colite microscopique (comparaison du tertile ayant la plus faible consommation de gluten (4,0 g/j) versus le tertile ayant la plus forte consommation (7,8 g/j) : hazard ratio 0,93 [0,59-1,45]). Par ailleurs, cette association n’était pas modifiée par l’âge, le statut tabagique ou l’IMC.
Les résultats étaient également similaires quel que soit le sous-type de colite (lymphocytaire ou collagène).
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