Existe-t-il une prédisposition génétique à développer une forme sévère de COVID-19 ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
-
L’étude d’association pangénomique (GWAS) menée à partir de plus de 1.600 patients atteints d’une forme sévère de COVID-19 a permis d’identifier deux polymorphismes mononucléotidiques (SNP) - rs11385942 et rs657152 – associés à deux locus distincts, le premier étant associé à certaines protéines exprimées au niveau pulmonaire, et le second au groupe sanguin ABO.
Afin de déterminer s’il existe une susceptibilité génétique à développer une forme sévère de COVID-19, un groupe de chercheurs italiens, espagnols et allemands (Severe Covid-19 GWAS group) a mené une étude d’association pangénomique (GWAS) dans le cadre de laquelle 8.582.968 SNP ont été analysés chez 1.610 patients sévères (présentant une insuffisance respiratoire) hospitalisés dans les établissements espagnols ou italiens participants ainsi que chez 2.205 patients contrôles.
Deux locus étaient statistiquement associés à une forme sévère de COVID-19 avec insuffisance respiratoire au sein de chacune des deux cohortes ainsi qu’après méta-analyse des deux cohortes poolées :
- le locus 3p21.31 est associé à 6 gènes (CXCR6, SLC6A20, LZTFL1, CCR9, FYCO1, XCR1). L’allèle rs11385942 (OR 1,77 [1,48-2,11]) a été identifié comme significativement associé au risque de COVID-19. Il est connu comme étant lié au niveau d’expression des CXCR6, SLC6A20, LZTFL1, et est fortement exprimé au niveau des cellules pulmonaires. SLC6A20 interagit avec le récepteur ACE2, tandis que CXCR6 et CCR9 interviennent dans les voies moléculaires de l’immunité.
- le locus 9q34.2 coïncide avec le locus du groupe sanguin ABO, avec une association croisée concernant l’allèle rs657152 (OR 1,32 [1,20-1,47]). Dans l’analyse poolée des deux cohortes de patients, corrigée en fonction de l'âge et du sexe des patients, le risque de forme sévère de COVID-19 était plus élevé chez les personnes du groupe A que parmi les autres groupes sanguins (ORa 1,45 [1,20-1,75]) tandis que le groupe O apparaissait protecteur par rapport aux autres (ORa 0,65 [0,53-0,79) (p significatifs).
Ces deux allèles pourraient donc être associés à un risque significatif de développer une forme sévère de la maladie. Concernant le locus 3p21.31, les données de cette étude suggèrent aussi que l’allèle à risque était plus souvent retrouvé parmi les patients sévères sous ventilation mécanique que parmi ceux n’en ayant pas besoin. Les patients homozygotes apparaissaient aussi plus jeunes que ceux qui étaient hétérozygotes ou ne portaient pas cet allèle.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé