Existe-t-il un lien entre les traitements estrogéniques et non estrogéniques de l’ostéoporose et le risque de diabète ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Une méta-analyse suggère que les traitements estrogéniques et non estrogéniques utilisés dans le traitement de l’ostéoporose sont associés, pris individuellement, à une réduction du risque de diabète. Cependant, les preuves concernant les premiers découlent d’études randomisées, tandis que celles concernant les secondes étaient issues d’études de cohorte.
Ces résultats permettent d’éclaircir les associations entre ces traitements, utilisés comme préventifs et leurs éventuels effets délétères sur le risque de diabète.
Pourquoi est-ce important ?
Chez l’animal, les liens entre les traitements estrogéniques et les antirésorptifs non œstrogéniques ont un impact métabolique : les premiers améliorent la fonction endothéliale, et réduisent la résistance à l'insuline, les seconds améliorent la sécrétion d'insuline, inhibent la vidange gastrique et améliorent le métabolisme des cellules bêta productrices d'insuline. La traduction clinique de ces bénéfices chez la femme reste incertaine. Les données des études cliniques ou épidémiologiques sur le sujet sont contradictoires, certaines suggérant un risque de diabète associé à ces traitements, d’autres un risque réduit. Cette méta-analyse fournit des données de sécurité supplémentaires et permet de penser que le risque de diabète associé à ces traitements est limité.
Méthodologie
Cette méta-analyse a inclus toutes les études contrôlées randomisées et les études de cohortes publiées jusqu’en février 2022 qui avaient étudié l’impact d’un traitement par estrogènes ou par antirésorptifs non œstrogéniques sur l’équilibre glycémique ou le risque de diabète. Deux méthodes ont été utilisées (méta-analyse classique et méta-analyse bayésienne, qui permet de hiérarchiser les traitements entre eux).
Principaux résultats
Au total, 19 études ont été incluses - dont 14 sur les traitements estrogéniques - qui ont permis de constituer un échantillon total de 227.265 personnes sous traitements estrogénique (âge moyen 30,1 -74,0 ans), et 636.343 sujets sous antirésorptifs non estrogéniques (principalement des bisphosphonates (âge moyen 63,7-74,9 ans). La plupart de ces études avaient un risque de biais faible et étaient de bonne qualité méthodologique.
Dans la méta-analyse classique, le traitement estrogénique a été associé à une réduction du risque de diabète (risque relatif ou RR 0,90 [0,81-0,99]), avec un effet essentiellement constaté dans les seuls essais cliniques (RR 0,83 [0,77-0,89]). La méthode bayésienne permettait de conclure dans le même sens, la probabilité que le risque relatif soit inférieur à 1,0 étant de 95%.
Les antirésorptifs non estrogéniques étaient associés à une réduction similaire du risque de diabète que l’on considère toutes les études randomisées (RR 0,80 [0,67-0,97]), ou uniquement les études de cohorte (RR 0,77 [0,63-0,96]). Selon la méthode bayésienne, les conclusions étaient comparables.
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