Existe-t-il un lien entre endométriose et pollution chimique ?

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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L'endométriose touche entre 1 et 2 femmes sur 10 en âge de procréer, soit 2 à 4 millions de Françaises.

Existe-t-il un lien entre endométriose et pollution chimique ?

Les causes de l’endométriose sont encore peu connues mais certains chercheurs ont trouvé des associations entre les polluants organiques persistants (POPs) et la progression de l'endométriose. Les POPs ont été intensivement utilisés pendant les années 1960 et 1970, mais aujourd’hui ils sont interdits ou leur dose est strictement régulée en raison de leur toxicité. Cependant, du fait de leur caractère stable et lipophile, ces polluants sont encore présents dans la plupart des organismes vivants après plusieurs dizaines d’années d’interdictions.

Une approche innovante pour analyser ce lien potentiel

Un projet français appelé EndoxOmics-β a mis en place une approche innovante pour explorer le lien entre polluants chimiques et endométriose à l’aide de plateformes analytiques de spectrométrie de masse à haut débit et de méthodes statistiques avancées. Cette approche a été conduite dans une cohorte de femmes ayant déclaré ou non une endométriose et recrutées dans le Service de Gynécologie-Obstétrique du CHU de Nantes.

Les résultats ont permis de révéler des relations entre des marqueurs endogènes associés à l’endométriose et l’exposition à certains polluants chimiques, notamment avec des pesticides organochlorés et des biphényls polychlorés.

Une étude inédite à très grande échelle dans les 3 prochaines années

Les résultats obtenus avec ce projet pilote ont démontré la faisabilité méthodologique de cette nouvelle approche et son potentiel exploratoire dans la compréhension des mécanismes mis en jeu dans le développement de l’endométriose. Cela justifie la poursuite de cette étude dans un cadre populationnel élargi, dans les 3 prochaines années. Il s'agira alors de la plus grande étude menée auprès d'un groupe de femmes en population générale sur les associations entre les POPs et l'endométriose, en considérant simultanément des mélanges de POPs et des biomarqueurs endogènes.

Les résultats attendus pourront aider à comprendre le rôle d’une exposition aux mélanges de POPs dans la progression de la maladie, en aidant à développer des stratégies préventives mais aussi de nouveaux outils de diagnostic non invasifs.