Exercice physique : un allié efficace pour combattre la dépression dans la SEP

  • Résumé d’article
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À retenir

  • Cette revue de la littérature, basée sur 9 essais contrôlés randomisés de bonne tenue, montre que l’exercice physique peut améliorer les symptômes dépressifs chez les personnes souffrant de SEP.
  • Un effet positif significatif a notamment été observé lorsque des exercices d’aérobie et de marche assistée par robotique étaient proposés.
  • Les auteurs incitent donc les physiothérapeutes à privilégier ces interventions.
  • Étant donné le faible nombre d’études réalisées sur le sujet, des essais contrôlés randomisés de plus large envergure focalisant leur critère d’évaluation principal sur la prise en charge de la dépression dans cette population sont attendus, de même qu’une évaluation des interventions sur la durée.

Pourquoi est-ce important ?

Les symptômes de la sclérose en plaques s’étendent sur une très large gamme et au-delà du handicap moteur, sont notamment présents des symptômes cognitifs, comportementaux et psychiatriques. La dépression concerne 25% à 50% des malades, plus souvent des femmes en milieu de vie et d’origine européenne. Les traitements comprennent les antidépresseurs, la psychothérapie et depuis peu, l’exercice physique. Mais l’efficacité de ce dernier est encore mal évaluée dans cette population. Une revue systématique de la littérature vient de s’y intéresser.

Méthodologie

La revue a recherché les essais contrôlés randomisés ayant évalué l’efficacité de l’exercice physique dans différentes bases de données. La qualité des études incluses dans la revue a ensuite été évaluée sur l’échelle PEDro.

Principaux résultats

Neuf études ont ainsi été retenues, réalisées en Turquie (5), en Italie (3) et en Iran (1). Les interventions utilisées dans ces différentes études étaient des exercices d’aérobie, la marche assistée par robotique avec ou sans réalité virtuelle, des exercices d’aérobie associés à du Pilates, de l’entraînement par intervalle, des jeux vidéo ou du Pilates thérapeutique. Les durées d’intervention allaient de 4 à 18 semaines et différentes échelles étaient utilisées pour évaluer les symptômes dépressifs.

Selon l’échelle PEDro, 6 des études retenues disposaient d’une très bonne qualité méthodologique, alors que le niveau était plus limité pour les 3 autres.

Toutes les études indiquaient un effet positif de l’exercice physique sur les symptômes de dépression. En particulier les exercices d’aérobie (ergocycle, tapis de course), basés sur la fréquence cardiaque maximum ou la capacité aérobique maximum, avaient un effet significatif (séances de 30 min 3 fois par semaine, durant environ 8 semaines).

La marche assistée par robotique, avec ou sans réalité virtuelle, associant exercices d’aérobie et de résistance (séances de 45 à 60 minutes sur 4 à 6 semaines) avait également un effet significatif mesuré en fin d’intervention, bien que son effet à long terme reste incertain.

Étant donné le coût de ces équipements nécessaires à la marche robot-assistée, certaines études privilégiaient les exercices d’aérobie (exercices basés sur la fréquence cardiaque maximum et exercices de résistance répétés un nombre maximum de fois) durant 12 semaines à raison de 3 séances de 60 minutes par semaine, pour obtenir un bénéfice psychologique.

Le Pilates thérapeutique indiquait une amélioration, mais sans différence significative par rapport au groupe contrôle.

Limitation

Hétérogénéité des interventions proposées et des échelles de mesure utilisées dans les différentes études.

Faible nombre de participants dans les études.