Évolution des pratiques antibiotiques autour des infections à EBSLE associées aux soins
- Lecuru M & al.
- Infect Dis Now
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- L’analyse des prescriptions d'antibiotiques (ATB) chez les patients atteints d'infection associée aux soins (IAS) à entérobactéries sécrétrices de β-lactamase à spectre élargi (EBSLE) montre une diminution modérée de l'utilisation des carbapénèmes entre 2012 et 2017, mais beaucoup très importante pour les seules infections urinaires, ainsi que le préconisent les recommandations.
- La durée des antibiothérapies prescrites reste toutefois plus longue que celle recommandée.
- L’actuelle enquête nationale de prévalence (ENP) 2022 permettra de confirmer si les tendances favorables observées en 2017 se maintiennent, et de mieux orienter les futurs efforts en matière de gestion des antimicrobiens.
Pourquoi est-ce important ?
La lutte contre l’émergence des EBSLE fait partie des priorités fixées au niveau national. Des données, datant de 2019, suggèrent que la fréquence de ces infections dans les établissements de santé (mission SPARES) suit une courbe décroissante depuis 2016, mais elles ne font pas état des contextes cliniques dans lesquels ces infections ont lieu. Aussi, les auteurs ont utilisé les données de l’Enquête nationale de prévalence (ENP) quinquennale 2017 afin d’évaluer spécifiquement la fréquence des infections liées au soins dues à EBSLE, notamment dans les infections urinaires, et d’évaluer les progrès effectués depuis 2012.
Principaux résultats
Au total, 261 IAS était liée à une EBSLE parmi les 80.988 cas de l’ENP 2017 (prévalence 0,27% [0,23-0,33]). Ces patients étaient plus souvent âgés, admis en service de soins intensifs ou de réadaptation et avaient plus souvent des risques d’infection que les autres.
Dans 59,6% des cas, l’IAS liée à une EBSLE était une infection des voies urinaires. Le plus souvent, elle impliquait E coli (52,8%), Klebsiella pneumoniae (26,5%) ou Enterobacter cloacae (10,3%).
Sur l’ensemble des cas d’IAS, 78,7% avaient reçu un traitement (nombre moyen de 1,3 ATB en 2017 vs 1,4 en 2012). Les β-lactamines (57,9% vs 50,4% en 2012) étaient les molécules principalement prescrites, parmi lesquelles les carbapénèmes étaient les premières utilisées (24,6% vs 29,7% en 2012). Les prescriptions de céphalosporines de 3e génération sont restées stables (7,7% vs 7,2 %) et les fluoroquinolones représentaient 13,5% des prescriptions (vs 15,3% en 2012).
La durée moyenne du traitement était plus longue chez ceux ayant une IAS à EBSLE que celle des autres IAS (7,5 vs 5,6 jours). L'ATB déclaré le jour de l'enquête était celui de 2e intention dans deux tiers des cas, le délai moyen de changement de molécule ayant été de 6,0 jours.
Par ailleurs, 65% des patients ayant une IAS à EBSLE avaient une infection urinaire, un chiffre en augmentation depuis 2012. Ceux qui ont reçu un ATB étaient plus souvent sous monothérapie qu’en 2012 (87,6% vs 98,3%). La fréquence d’utilisation des carbapénèmes était largement réduite (8,4 vs 19,0% en 2012). De la même façon, la fréquence d’utilisation des aminoglycosides et de la nitrofurantoïne avait diminué (0,4% vs 6,2% et 10,4% vs 19,5%).
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé