Évaluation du risque de cancer du sein à l’âge adulte après un traitement pour cancer durant l’enfance ou l’adolescence

Pourquoi est-ce important ?

Plusieurs questions ont incité à la mise en place d’un consortium international regroupant les données individuelles de plusieurs études de cohortes, notamment : Quels sont les risques de cancer du sein suite à un traitement par radiothérapie thoracique durant l’enfance ou l’adolescence ? Existe-t-il une relation dose-risque liée à ces expositions ? Quel est le rôle et la contribution des anthracyclines au développement d’un cancer du sein dans le temps ? Est-ce que les jeunes femmes traitées durant leur enfance ou adolescence ont un risque relatif et absolu de cancer du sein élevé tout au long de leur vie (et en particulier après 50 ans) ?

Les études observationnelles individuelles n’ont pas permis de répondre à ces questions, d’où l’intérêt de ce consortium qui continue à suivre ces cohortes dans le temps. Des données sont également attendues chez l’homme.

Méthodologie

Les données individuelles de femmes ayant été traitées durant leur enfance ou adolescence (<21 ans) pour cause de cancer et suivies durant de nombreuses années ont été poolées afin d’évaluer le risque de survenu d’un nouveau cancer après traitement par radiothérapie thoracique ou anthracyclines.

Principaux résultats

Au global, les données de 21.892 femmes provenant de sept cohortes Nord-Américaines et Européennes ont été poolées. Les cohortes ont été initiées entre 1951 et 1981 et ont été clôturées pour ces analyses entre 2013 et 2021, soit un suivi médian de 24,3 ans depuis le diagnostic du cancer primitif. L’âge médian au diagnostic était de 5,4 ans et l’âge médian à la dernière visite de suivi de 32,2 ans. 18,9% des femmes ont été suivies durant plus de 30 ans. Sur l’ensemble de la population. Sur l’ensemble de la population, 19,2% des femmes ont été traitées par radiothérapie thoracique et 42,5% par anthracyclines.

Parmi toutes les femmes, 835 ont développé un cancer du sein après leur premier cancer dont pour 635, une forme invasive, 184 un carcinome in situ et 16 les deux formes. L’incidence cumulée d’un cancer du sein subséquent 25 et 35 ans après le diagnostic d’un premier cancer était de 2,2% et 6,6% respectivement.