Evaluation de la vitesse de marche chez les sujets atteints de gonarthrose
- Harkey MS & al.
- Arthritis Care Res (Hoboken)
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Dans cette étude, les sujets atteints de gonarthrose accélérée étaient caractérisés par l'évolution du score de Kellgren-Lawrence (KL) d’un stade <1 à un stade 3 ou 4 en 48 mois pour au moins un genou. Les sujets présentant cette dégradation ainsi qu'une diminution de la vitesse de marche (plus de 0,1 m/s sur un test sur 20 mètres), avaient un risque significativement plus important d’épanchement synovial et une tendance (non significative) à l’augmentation du volume de moelle osseuse lésée, par rapport à ceux dont la vitesse de marche n’était pas modifiée. Les auteurs invitent les praticiens à réaliser ce test simple et à proposer au besoin des mesures visant à prévenir les charges articulaires et la dégradation articulaire associée et/ou la diminution de l’épanchement synovial. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et comprendre les liens de causalité.
Pourquoi est-ce important ?
Le résultat d’un test de marche pourrait contribuer à une prise de conscience par le patient de l’évolution de la gonarthrose, et favoriser la mise en place de mesures de prévention de la dégradation articulaire.
Principaux résultats
À partir de l’étude Osteoarthritis Initiative, trois groupes de sujets adultes ont été identifiés sur la base de l’évolution de clichés radiographiques entre l’inclusion et le 48e mois :
- Un groupe de patients avec gonarthrose accélérée (définie par l’évolution d’au moins un genou d’un stade Kellgren-Lawrence (KL) <1 à un stade 3 ou 4 ;
- Un groupe de patients avec gonarthrose commune (les deux genoux étaient à un stade de KL <1 à l’inclusion et au moins un genou a évolué sur le score radiographique) ;
- Un groupe de sujets sans gonarthrose (les deux genoux avaient un score de KL <1 à l’inclusion sans évolution au cours du suivi).
Une visite index a été définie à partir du moment où un adulte rencontrait les critères de gonarthrose accélérée ou commune.
L’IRM du genou et la vitesse de la marche (sur 20 mètres) ont été évaluées lors d’une visite index – correspondant au moment où l’adulte présentait les critères de gonarthrose accélérée ou commune - et l’année précédant la visite index.
L’atteinte cartilagineuse a été mesurée au niveau tibio-fémoral et un programme semi-automatique a permis d’évaluer le volume de moelle osseuse lésée et le volume d’épanchement synovial.
Sur l’ensemble de la population, par rapport aux sujets qui n’avaient pas de modification de la vitesse de marche, ou une vitesse de marche accélérée (>0,1 m/s), ceux qui avaient une vitesse de marche diminuée (≤-0,1 m/s) semblaient présenter un risque d’augmentation du volume lésionnel de moelle osseuse plus important (odds ratio(OR) 1,95 [1,09-3,48]). Cette différence n’était cependant pas significative chez les sujets présentant une gonarthrose accélérée (OR 2,7 [0,91-7,88], p=0,08).
Les adultes qui avaient une gonarthrose accélérée et qui avaient une diminution de leur vitesse de marche avaient 3,4 fois plus de risque de présenter un épanchement synovial (p=0,03).
Enfin, quel que soit le groupe évalué, la variation de la vitesse de marche n’a pas été associée à une variation de l’index d’atteinte cartilagineuse.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé