Evaluation d’un programme d’accompagnement des adolescents diabétiques de type 1

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Une étude publiée dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health a évalué l’impact d’un programme adaptatif de changement des habitudes de vie sur les paramètres métaboliques et psychologiques d’adolescents souffrant de diabète de type 1 mal équilibré. Si le programme FLEX évalué n’a pas permis de mieux équilibrer l’HbA1c à 18 mois, en revanche des signes positifs sur la motivation du jeune, la diminution des conflits familiaux liés au diabète, la capacité de résolution des problèmes liés à la maladie, ont pu être mis en évidence de manière significative chez les adolescents ayant bénéficié du programme par rapport à ceux ayant reçu des soins standards. 

Méthodologie

Le programme Flexible Lifestyles Empowering Change (FLEX) a été appliqué à des adolescents de 13 à 16 ans, diabétiques de type 1 depuis plus d’un an, ayant une HbA1c entre 64 et 119 mmol/mol [8,0-13%], sans autre maladie sérieuse et hors femmes enceintes. Les adolescents ont été randomisés entre un groupe FLEX qui a bénéficié d’entretiens motivationnels et d’une formation pour acquérir des compétences et gagner en autonomie de prise en charge du diabète, et un groupe recevant les soins habituels (groupe contrôle). 

Pourquoi est-ce important ?

Les contraintes liées à la prise en charge du diabète et les difficultés à accepter la maladie conduisent fréquemment à un déséquilibre du contrôle glycémique au moment de l’adolescence. Plusieurs programmes d’accompagnement des adolescents diabétiques existent. Les résultats mentionnés ici et portant sur un suivi de 18 mois montrent la difficulté des soignants face à ces situations. Une meilleure compréhension des facteurs de succès et d’échec de la prise en charge de ces adolescents devrait permettre d’identifier les leviers pour les accompagner vers un meilleur contrôle glycémique.

Principaux résultats

Au total, 130 adolescents ont été inclus dans le bras FLEX et 128 dans le bras contrôle. La durée moyenne du diabète était de 6,4 ans (±3,8) et 71% des participants étaient traités par pompe à insuline. La variation d’HbA1c entre l’inclusion et la mesure à 18 mois, n’était pas significativement différente entre les deux groupes (variation entre le groupe FLEX et contrôle -0,7 mmol/mol [-4,7 à 3,4], p=0,75).

Pour autant, l’amélioration du score de motivation était plus importante dans le groupe FLEX par rapport au groupe contrôle (p=0,011), tout comme la capacité de résolution des problèmes liés au diabète (p=0,013), la qualité de vie déclarée par les jeunes (p=0,0089), les conflits familiaux rapportés par les parents (p=0,0001), le taux de cholestérol total (p=0,038), la pression artérielle diastolique (p=0,015), ainsi que certains domaines liés à la peur de l’hypoglycémie (comme l’aide sollicitée par les jeunes (p=0,036), les efforts des parents pour maintenir un certain taux de glucose (p=0,015)).

Les auteurs insistent sur le fait que si « le programme d’intervention FLEX n’a pas modifié significativement l’HbA1c chez ces adolescents ayant une HbA1c élevée, il a modifié positivement plusieurs caractéristiques psychologiques sur 18 mois ».