Étude PIONEER 3 : le semaglutide sous forme orale confirme son intérêt chez les DT2 versus la sitagliptine
- Rosenstock J & al.
- JAMA
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Chez les adultes diabétiques de type 2 insuffisamment contrôlés malgré un traitement par metformine associé ou non à un sulfamide, le semaglutide sous forme orale à 7 mg/j ou 14 mg/j durant 26 semaines, permettrait une réduction significativement plus importante de l’HbA1c que la sitagliptine 100 mg/j (inhibiteur du DPP-4). Le dosage le plus élevé en semaglutide serait cependant associé à une augmentation du taux d’effets indésirables gastro-intestinaux, montrant que l’équilibre efficacité/tolérance devra être bien évalué dans les prochains essais de plus grande envergure.
Pourquoi cette étude est intéressante ?
Aucune étude de phase 3 n’avait jusqu’à présent évalué l’efficacité d’une forme orale de semaglutide avec d’autres traitements anti-hyperglycémiants.
Méthodologie
L’étude PIONEER 3 est une étude de phase 3a, randomisée, menée en double aveugle et double placebo. Au total, 206 centres médicaux répartis dans 14 pays ont participé à cette étude qui a inclus 1.864 adultes diabétiques de type 2 insuffisamment contrôlés sous metformine avec ou sans sulfamide associé et randomisés en groupes parallèles : semaglutide oral 3 mg/j (n=466), 7mg/j (n=466) et 14 mg/j (n=465) ou sitagliptine 100 mg/j (n=467). Quel que soit le groupe, le semaglutide était initié à la dose de 3 mg/j, puis une augmentation de dose était réalisée toute les 4 semaines pour atteindre 7 mg/j puis 14 mg/j selon le groupe concerné. Le critère principal d’évaluation était la non infériorité sur le critère de variation de l’HbA1c et du poids à la 26e semaine (marge de non infériorité fixée à 0,3%). La supériorité était recherchée uniquement si la non-infériorité était mise en évidence.
Principaux résultats
À l’inclusion, l’âge moyen des patients était de 58 ans, l’HbA1c moyenne de 8,3%, l’IMC moyen 32,5 kg/m2 et 47,2% des sujets étaient des femmes.
- Les patients traités par semaglutide oral 7 mg/j et 14mg/j ont eu une réduction significativement plus importante de leur HbA1c par rapport à ceux traités par sitagliptine : différence de -0,3% [-0,4% à -0,1%] et -0,5% [-0,6% à -0,4%] respectivement, p<0,001 pour les deux comparaisons. La non-infériorité du semaglutide versus la sitagliptine n’a pas été mise en évidence pour le dosage à 3 mg/j.
- Les patients traités par semaglutide 7 mg/j et 14 mg/j ont également bénéficié d’une réduction pondérale respectivement de 1,6 kg et 2,5 kg entre l’inclusion et la 26e semaine, par rapport à ceux traités par sitagliptine (p<0,001 pour les deux).
- Le dosage le plus élevé de semaglutide a été associé à un taux plus élevé d’effets indésirables gastrointestinaux. La majorité des évènements gastro-intestinaux étaient d’intensité faible à modérée. La nausée, le plus fréquent d’entre eux, a été rapporté chez 7,3%, 13,4% et 15,1% des patients sous semaglutide 3, 7 et 14mg/j et chez 6,9% des patients sous sitagliptine. Un pourcentage assez conséquent de patients ont arrêté le traitement : semaglutide 3 mg/j (16,7%), sémaglutide 7 mg/j (15,0%), semaglutide 14 mg/j (19,1%) et sitagliptine (13,1%). Les effets indésirables gastro-intestinaux constituaient la cause principale de ces arrêts quel que soit le groupe de traitement évalué (respectivement 5,6%, 5,8%, 11,6% pour le semaglutide 3, 7 et 14 mg/j et 5,2% sous sitagliptine).
LImitation
Le taux d'arrêt de traitement était particulièrement élevé dans le groupe semaglutide, et les données d'observance ne sont pas mentionnées.
Financement
Étude financée par Novo Nordisk.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé