Étude HoPE : est-il possible de prendre en charge l’embolie pulmonaire à bas risque en ambulatoire ?

  • Pouzet G & al.
  • Ann Cardiol Angeiol (Paris)

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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À retenir 

Cette étude a évalué les pratiques professionnelles de la prise en charge aux urgences de l’hôpital de Chambéry, des embolies pulmonaires (EP) à bas risque après sélection des patients ayant un score sPESI de 0 (Pulmonary Embolism Severity Index simplifié qui classe les patients en 3 niveaux de risque) et aucune contre-indication.

  • Au global, 80 EP ont été diagnostiquées au cours l’année 2016.
  • Sur les 25 sujets réellement inclus, (âge médian 59,5 ans, 61% de femmes), 6 patients présentaient des signes de dysfonction ventriculaire droite et ou une augmentation des biomarqueurs (troponine et NT-proBNP), et ont été reclassés en risque intermédiaire et hospitalisés. Ainsi, 32% des EP sPESI à 0 n’étaient pas éligibles à un retour à domicile.
  • Si les 19 autres auraient pu bénéficier d’une prise en charge ambulatoire, seulement 8 sont restés moins de 24 heures à l’hôpital. Ainsi, 42% sujets ayant un bas risque, ont bénéficié d’une prise en charge hospitalière de courte durée.

L’ensemble des sujets recontactés ont bénéficié d’un suivi approprié, tous ont eu un écho-doppler veineux des membres inférieurs dans les 48 heures, et ont été intégrés en filière vasculaire. Aucune récidive de thromboembolie ni réhospitalisation dans les 90 jours n’a été mentionnée. Les auteurs de cette publication stipulent que « la prise en charge ambulatoire ne peut être promue que si  les patients sont sélectionnés avec précision et sécurité. […] Mais il paraît important d’ajouter au score sPESI la recherche d’une augmentation du rapport VD-VG et le dosage des biomarqueurs pour une meilleure sélection des patients à bas risque. »

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

En 2014, la société européenne de cardiologie (ESC) a publié des recommandations sur le diagnostic et la prise en charge de l’embolie pulmonaire (EP)1. Un retour à domicile des patients ayant reçu un diagnostic d’EP aux urgences est possible si le risque de complications est jugé bas et après initiation d’une anticoagulation efficace et intégration à une filière de suivi vasculaire.

Méthodologie

Cette étude prospective, observationnelle et monocentrique a sélectionné tous les patients admis aux urgences du centre hospitalier de Chambéry avec un diagnostic final d’EP. Parmi ces patients, un suivi à 90 jours a été réalisé pour ceux dont le score sPESI était à 0 (ceux non éligibles à une prise en charge ambulatoire du fait d’une contre-indication : instabilité hémodynamique, oxygénodépendance, … ont été exclus).

L’évaluation consistait à réaliser un échodoppler veineux des membres inférieurs dans les 48 heures qui suivaient la sortie ou au cours de l’hospitalisation, et notifier la survenue d’évènements thromboemboliques, d’événements hémorragiques graves ou mineurs, ou d’une réhospitalisation en lien avec l'EP et sa prise en charge ou encore du décès à 90 jours. 

Principale limitation 

Étude menée sur un faible effectif.