État de la vaccination chez les patients atteints de MICI et traités par agents biologiques en France
- Le Cosquer G & al.
- Therap Adv Gastroenterol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
- Une consultation dédiée à la vaccination chez des patients français atteints de maladie inflammatoire des intestins (MICI) et traités par agents biologiques augmente significativement leur couverture vaccinale dans les six mois suivants.
- La couverture vaccinale reste cependant insatisfaisante pour certaines maladies même après une consultation dédiée.
Pourquoi est-ce important ?
La couverture vaccinale des personnes traitées par agents biologiques pour MICI reste faible malgré des recommandations internationales sur le sujet. Pourtant, ces traitements les exposent à des risques accrus d’infections sévères. Cette étude est intéressante car elle permet de prendre du recul sur l’intérêt d’une consultation spécifique. Pour rappel, en France, la vaccination contre le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite et la coqueluche sont obligatoires. La vaccination contre le méningocoque C est recommandée chez les patients souffrant de MICI. Et la vaccination contre l’hépatite B, la varicelle, la grippe et le pneumocoque recommandée chez ceux sous immunomodulateurs.
Méthodologie
Cette étude évalue l’impact d’une consultation dédiée à la vaccination et réalisée dans un service hospitalier de soins tertiaires, chez des patients atteints de MICI et traités par agents biologiques. La perception de l’utilité de cette consultation et de la vaccination elle-même a été évaluée grâce à une échelle visuelle analogique (EVA). La couverture vaccinale des participants a également été réévaluée 6 mois plus tard.
Principaux résultats
Au global, les données de 207 patients ont été analysées. L’âge moyen de la population était de 40 ans, et 50,7% étaient des femmes. Parmi les agents biologiques, l’infliximab était le traitement le plus prescrit (87,4%) et 36,2% étaient traités par combothérapie (à base de thiopurine ou méthotrexate). La durée médiane du traitement était de 4 ans. Seuls 35,3% des individus connaissaient leur statut vaccinal, et un peu plus de la moitié (52,2%) ont fourni des certificats de vaccination. Seuls six patients avaient un statut vaccinal adéquat à l’inclusion (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, hépatite B, pneumocoque, grippe). La perception de l’utilité de la vaccination lors de la visite dédiée était en moyenne de 7,42 sur 10. Les taux de vaccination à la visite dédiée et 6 mois plus tard étaient respectivement de :
- 52,7% et 68,6% pour la diphtérie (p<0,001),
- 55,1% et 70,0% pour le tétanos (p<0,001),
- 51,7% et 68,6% pour la poliomyélite (p<0,001),
- 33,3% et 51,2% pour coqueluche (p<0,001),
- 61,4% et 66,7% pour l’hépatite B (p<0,01),
- 15,5% et 42,0% pour le pneumocoque (p<0,001),
- 29,5% et 36,2% pour la grippe (p<0,01),
- 11,6% et 13,0% pour le méningocoque C (p=0,083)
Environ 20% des patients ont décliné au moins l’une des vaccinations après la consultation dédiée, invoquant principalement « l’absence d’obligation », « le fait qu’il n’étaient jamais malades », « la peur des aiguilles », « l’absence de perception du bénéfice de la prévention ». Pour le vaccin contre l’hépatite B, la crainte de développer une sclérose en plaques a été évoquée par 7 patients.
Principales limitations
Étude monocentrique, utilisation d’auto-questionnaires.
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