Est-ce que les facteurs de risque modifiables du cancer ont changé depuis 10 ans ?
- Nathalie BARRÈS
- Résumé d’article
À retenir
- En 2019, plus de 4 décès liés au cancer sur 10 étaient en lien avec un facteur de risque potentiellement modifiable. Ces facteurs étaient le tabagisme, la consommation d’alcool et l’indice de masse corporelle pour les régions du monde ayant un indice socio-démographique parmi les plus élevés. Et le tabagisme, les pratiques sexuelles à risque et la consommation d’alcool pour les régions du monde ayant un indice socio-démographique parmi les plus faibles.
- Les années de vie en bonne santé perdues dues à ces facteurs comportementaux, environnementaux, professionnels et métaboliques ont augmenté de plus de 20% entre 2010 et 2019.
- Parmi les facteurs de risque de cancer potentiellement modifiables, le facteur métabolique était le facteur le plus contributif à cette augmentation.
Pourquoi est-ce intéressant ?
Identifier et suivre l’évolution des facteurs de risque potentiellement modifiables du cancer permettrait d’élaborer des stratégies de prévention et d’atténuation des risques efficaces et de mesurer les stratégies déjà mises en œuvre.
Méthodologie
Les données utilisées proviennent de l’étude Global Burden concernant les maladies, les traumatismes et les facteurs de risque de 2019. Le poids attribuable à trois groupes de facteurs de risque de cancer a été mesuré, à savoir le poids, des facteurs comportementaux, environnementaux/professionnels et métaboliques. Les décès par cancer et les années de vie sans incapacité ont été estimés pour l’année 2019 et l’évolution de ces mêmes données entre 2010 et 2019, mise en évidence.
Principaux résultats
Au niveau mondial, en 2019, les facteurs comportementaux, environnementaux/professionnels, et métaboliques auraient été à l’origine de 4,45 millions de décès par cancer (soit 44,4% de l’ensemble des décès par cancer, 50,6% pour les hommes et 36,4% pour les femmes).
Ces facteurs de risque potentiellement modifiables auraient contribué en 2019 à 105 millions d’années de vie en bonne santé perdues (soit 42,0% de l’ensemble des années de vie perdues du fait d’un cancer, 48,0% pour les hommes et 34,3% pour les femmes).
Pour les deux sexes, le tabagisme restait en 2019 en tête des facteurs de risque potentiellement modifiables de décès par cancer, suivi par la consommation d’alcool et l’indice de masse corporelle (IMC) élevé.
La part attribuable à chacun de ces groupes varie selon l’indice socio-démographique de la région du monde concernée. Si les 3 facteurs de risque précédents constituaient les 3 premiers facteurs de risque modifiables impactant le nombre d’années de vie en bonne santé dans les régions à indice socio-démographique élevé, en revanche, dans les zones à faible indice socio-démographique, les trois principaux facteurs de risque modifiables étaient le tabagisme, les rapports sexuels à risque et la consommation d’alcool.
Mondialement, les trois groupes de facteurs de risque potentiellement modifiables avaient un impact particulier chez l’homme pour les cancers de la sphère pulmonaire, colorectaux, oesophagiens, de l’estomac et chez la femme pour les cancers du col de l’utérus, colorectaux et du sein.
Entre 2010 et 2019, les décès liés au cancer, attribuables aux 3 groupes de facteurs de risque potentiellement modifiables ont augmenté de 20,4% et les années de vie perdues en bonne santé de 16,8%. Le facteur métabolique contribuait à environ un tiers de cette augmentation, le plaçant en première position des facteurs contributeurs à l’augmentation des décès et des années de vie en bonne santé perdu pour cause de cancer.
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