Est-ce que le méthotrexate présente un intérêt dans l’arthrose érosive de la main réfractaire ?
- Ferrero S & al.
- Semin Arthritis Rheum
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Pour répondre à cette question, des chercheurs franco-belges ont associé leurs compétences. L’objectif était d’évaluer l’intérêt du méthotrexate (MTX) sur le soulagement de la douleur et la progression structurale en cas d’arthrose de la main érosive réfractaire aux traitements habituels (paracétamol et AINS). Pourquoi ont-ils souhaité explorer cette piste ? L’arthrose érosive et la polyarthrite rhumatoïde (PR) ont en commun une composante inflammatoire sur laquelle le MTX a une efficacité déjà démontrée dans la PR. Il paraissait donc intéressant d’évaluer cette stratégie dans l’arthrose érosive. Les patients ont été recrutés via le service de rhumatologie de l’hôpital de Nice entre mai 2010 et avril 2013. Les résultats de cette étude originale :
- Ne montrent aucune différence significative de la douleur à 3 mois (critère principal d’évaluation) et à 12 mois entre le bras méthotrexate et placebo.
- Soulignent une tendance à une évolution structurale plus favorable à 12 mois chez les sujets traités par MTX. Des résultats cependant à considérer avec précaution selon les auteurs.
Ainsi, les résultats sur la douleur sont similaires à ceux obtenus dans de précédentes études ayant évalué l’intérêt des anti-TNF, de l’hydroxychloroquine, des anti-IL-1, dans ce même contexte clinique. Les auteurs de l’étude présentée ici évoquent cependant que la faible dose de MTX utilisée (10 mg/semaine), la sévérité de la maladie, l’effet placebo assez fort dans cette pathologie pourraient avoir contribué à l’absence de différence significative entre les deux groupes. Par ailleurs, ils présupposent qu’une action synergique sur plusieurs composantes de la douleur pourrait être plus efficace dans cette maladie complexe.
Méthodologie
Cette étude prospective a été menée sur une année. Il s’agit d’un essai randomisé, mené en double aveugle, contrôlé versus placebo. Les patients inclus présentaient une arthrose symptomatique érosive de la main. Ils étaient randomisés entre un groupe traité par 10 mg de méthotrexate par semaine et un groupe traité par un placebo.
Principaux résultats
Au global, 64 patients souffrant d’arthrose érosive de la main ont été inclus (32 dans chaque groupe). Les analyses n’ont montré aucune différence significative entre les deux groupes sur le critère principal d’évaluation, à savoir le soulagement de la douleur (score VAS) à 3 mois. Le même constat a été réalisé à 12 mois.
Les analyses ont mis en évidence que le groupe de patients traités par MTX présentait des caractéristiques radiographiques différentes de celles des patients traités par placebo. En effet, le score de Verbruggen-Veys montrait une augmentation significative de la phase de remodelage des articulations érosives dans le groupe traité par méthotrexate (27% versus 15%, p=0,03). Par ailleurs, les articulations qui avaient un espace inter-articulaire initialement diminué semblaient moins érodées dans le groupe traité par méthotrexate que dans le groupe placebo (8% vs 29%, p=0,2).
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