Est-ce bénéfique d’associer un jeûne alimentaire à une restriction calorique ?
- Liu D & al.
- N Engl J Med
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude récemment publiée dans The New England Journal of Medicine a évalué l’intérêt d’associer un jeûne à une restriction calorique chez des sujets obèses.
- Un jeûne intermittent associé à une restriction calorique n’apporterait pas de bénéfice supplémentaire à un an sur la perte de poids par rapport à une restriction calorique seule.
- Ces deux approches étaient également similaires en ce qui concerne la réduction du taux de graisse corporelle et de graisse viscérale en particulier, la pression artérielle, le taux de glucose et de lipides.
Pourquoi est-ce important ?
Si la diminution des apports caloriques semble être l’un des leviers face au fléau de l’obésité, il faut bien avouer que les essais menés sur l’approche alimentaire n’apportent que des bénéfices légers (<5% de perte de poids) et le maintien dans le temps constitue un autre challenge ! Aujourd’hui, le jeûne intermittent gagne en popularité. Il était donc intéressant d’évaluer son intérêt sur une perte de poids.
Méthodologie
Au global, 139 patients obèses ayant une alimentation restreinte en calories (1.500 à 1.800 kcal/j pour les hommes et 1.200 à 1.500 kcal/j pour les femmes) ont été randomisés pour suivre ou non un jeûne alimentaire entre 16h00 et 8h00. Ces sujets ont été suivis durant 12 mois. L’étude a été menée entre novembre 2018 et juillet 2021.
Principaux résultats
Sur les 139 patients, 69 ont été assignés au groupe jeûne intermittent associé à une restriction calorique et 70 dans le groupe restriction calorique seule. L’âge moyen des participants était de 31,9 ans et le poids moyen de 88,2 kg. La pratique d’une activité physique était similaire entre les deux groupes. Sur l’ensemble des participants, 84,9% ont terminé l’étude. Les patients ayant suivi un jeun intermittent en plus d’une alimentation restreinte en calories ont perdu plus de poids que les autres : -8kg versus -6,3 kg. Cette différence de poids n’était cependant pas significative (différence nette de -1,8 kg [-4,0 à 0,4], p=0,11.
La perte de masse grasse à un an était de 5,9 kg et 4,5 kg respectivement dans le groupe ayant pratiqué le jeun intermittent et l’autre groupe.
Le taux de patients ayant perdu 5%, 10% ou 15% de leur poids initial à 12 mois était similaire dans les deux groupes. Tous les patients ont eu une diminution de la pression artérielle systolique et diastolique à 12 mois, mais sans différence significative entre les deux groupes.
La glycémie à jeun et deux heures après le repas, l’indice HOMA-IR et les taux de lipides étaient également similaires entre les deux groupes à 12 mois.
Le taux d’événements indésirables était également similaire entre les deux groupes.
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