ESMO 2022 – Il est temps de « sortir des sentiers battus » dans la recherche sur le cancer du sein
- Univadis
- Conference Report
À retenir
- L’administration péritumorale d’un anesthésique local avant une chirurgie peut entraîner des améliorations de la survie globale (SG) et de la survie sans progression (SSP) chez les patientes atteintes d’un cancer du sein fde stade précoce.
- Une part importante des patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif (CSTN) avec lymphocytes infiltrant la tumeur (tumour-infiltrating lymphocytes, cellules TIL) ont présenté une réponse clinique après 4 semaines de blocage des points de contrôle immunitaire, ce qui met en évidence la possibilité de traiter les patientes atteintes d’un CSTN avec ce schéma thérapeutique, et d’éviter ainsi la chimiothérapie.
Sortir des sentiers battus pour trouver de nouvelles solutions. C’est le message implicite qui ressort de deux des études sélectionnées par Ana Bosch, de l’hôpital universitaire de Skåne, à Lund (Suède), pour la session sur les temps forts de l’ESMO 2022 consacrée au cancer du sein de stade précoce. « Ces résultats donnent matière à réflexion » a-t-elle déclaré.
La première étude (résumé 137MO) a évalué l’utilisation d’un anesthésique local (AL) administré dans la région péritumorale par rapport à l’absence d’utilisation d’un AL avant une chirurgie. La lidocaïne, un médicament très bon marché, a été utilisée au cours de l’étude afin d’étudier son potentiel de réduction des métastases à distance. « Des bénéfices en matière de SG et de SSP ont été observés dans le bras de l’infiltration [péritumorale] de ce vaste essai randomisé, des résultats tout à fait inattendus. Un essai de confirmation est cependant nécessaire pour bien comprendre les mécanismes qui interviennent ici » a déclaré Mme Bosch.
La deuxième étude, l’essai BELLINI (résumé LBA13), avait pour but de vérifier la validité de l’hypothèse de l’identification d’un sous-ensemble de cancer du sein hautement immunogène après un court traitement néoadjuvant par immunothérapie (nivolumab seul ou en association avec ipilimumab). « Un petit groupe de cancers du sein triple négatif avec cellules TIL qui répond très bien à l’immunothérapie seule a été identifié. Des études comme BELLINI démontrent qu’il existe différents sous-types de CSTN qui peuvent répondre différemment. L’utilité clinique de ces sous-types de CSTN doit cependant être établie » a affirmé l’experte.
Citant Aleix Prat, Mme Bosch a conclu en ces termes : « Nous devons nous éloigner d’une classification " négative " du cancer du sein, car elle est totalement inutile dans notre prise de décision. »
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