ESMO 2022 – L’immunothérapie néoadjuvante pour le cancer du côlon


  • Cristina Ferrario — Agenzia Zoe
  • Oncology Conference reports
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À retenir

  • Quatre semaines d’immunothérapie néoadjuvante ont conduit à une réponse pathologique majeure (10 % ou moins de tumeur résiduelle viable) chez 95 % des patients atteints d’un cancer du côlon localement avancé présentant une déficience du système de réparation des mésappariements (mismatch repair-deficient, dMMR), dont 67 % de patients avec une réponse pathologique complète (aucune tumeur résiduelle viable dans le lit tumoral primaire et les ganglions lymphatiques).
  • L’immunothérapie néoadjuvante a le potentiel de devenir le traitement de référence pour les patients atteints d’un cancer du côlon avec dMMR.

Pourquoi est-ce important ?

  • Le risque de récidive à 3 ans est supérieur à 40 % dans les tumeurs de stade III à haut risque (T4 et/ou N2) malgré une chimiothérapie adjuvante.
  • Il est urgent de mettre en place des stratégies pour améliorer les résultats dans cette population.
  • L’étude fournit la base d’un traitement des cancers du côlon avec dMMR après une immunothérapie néoadjuvante qui préserve l’organe.

Méthodologie

  • NICHE-2 est une étude multicentrique et non randomisée initiée par des investigateurs.
  • Les patients étaient atteints d’un cancer du côlon avec dMMR non métastatique (117 patients traités, 107 patients dans l’analyse de l’efficacité).
  • 74 % de tumeurs de stade III à haut risque (stade radiologique).
  • 63 % de tumeurs T4a ou T4b ; 48 % de tumeurs à la fois T4 et N2.
  • Traitement : une dose d’ipilimumab + nivolumab au cours du premier cycle ; une dose de nivolumab au cours du deuxième cycle. Chirurgie jusqu’à 6 semaines après l’enregistrement.
  • Critères d’évaluation principaux : la sécurité d’emploi et la faisabilité ; la survie sans maladie à 3 ans.
  • Parmi les critères d’évaluation secondaires : la réponse pathologique majeure et la réponse pathologique complète dans les échantillons chirurgicaux post-traitement.

Principaux résultats

  • Le traitement a été bien toléré, avec des événements indésirables (EI) liés au système immunitaire, tous grades confondus, chez 61 % des patients et des EI liés au système immunitaire de grades 3/4 chez 4 % des patients.
  • 98 % des patients ont fait l’objet d’une chirurgie en temps opportun, sans nouveaux signes d’alerte concernant la sécurité d’emploi.
  • Réponses pathologiques majeures : 95 % ; réponses pathologiques complètes : 67 %.
  • Aucune récurrence de la maladie avec un suivi médian de 13,1 mois.
  • Taux de réponse pathologique complète plus élevée dans les tumeurs du syndrome de Lynch que dans les tumeurs sporadiques (respectivement 78 % et 58 % ; p = 0,056).
  • Survie sans maladie à 3 ans : les données sont attendues pour 2023.

Financement :

  • Bristol-Myers Squibb

Commentaire d’expert

« Ce sont des données très frappantes : le traitement est bref et produit un effet majeur. La désescalade thérapeutique présente des avantages majeurs pour les patients, tels que la réduction des effets secondaires et de la durée du traitement, ainsi que pour l’utilisation des ressources de santé, avec des conséquences potentiellement importantes pour le traitement du cancer dans le monde. » James Larkin. Unité administrative du Service national de santé Royal Marsden (Royal Marsden NHS Foundation Trust)/Institut de recherche contre le cancer (Institute of Cancer Research) à Londres, Royaume-Uni.