ESMO 2020 — Ouvrir la voie à l’immunothérapie de première intention dans le cadre des cancers gastro-œsophagiens avancés

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  • Conference Report
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À retenir

  • L’association nivolumab et chimiothérapie en première intention permet d’obtenir une amélioration de la SG et de la SSP, comparativement à la chimiothérapie seule, chez des patients non préalablement traités atteints d’un cancer gastrique (CG)/cancer de la jonction gastro-œsophagienne (CJGO)/adénocarcinome œsophagien (ACO) avancé.
  • Le profil de sécurité d’emploi observé lors de cet essai était gérable.
  • Ce traitement combiné pourrait devenir un nouveau traitement de première intention de référence dans cette population.

Pourquoi est-ce important ?

  • La survie est médiocre après une chimiothérapie de première intention de référence chez des patients atteints d’un CG/CJGO négatif au récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (Human Epidermal Growth Factor Receptor 2, HER2-negative) avancé ou métastatique.

Méthodologie

  • Étude de phase III randomisée et menée en ouvert (CheckMate 649).
  • Des patients non préalablement traités, atteints d’un CG/CJGO/ACO non résécable ou métastatique, sans statut HER2 positif connu, indépendamment de l’expression du ligand 1 de mort cellulaire programmée (Programmed Cell Death Ligand 1, PD-L1).
  • Randomisation (1:1:1) :
    • nivolumab et chimiothérapie (données non rapportées ici) ;
    • nivolumab (360 mg 3x/semaine ou 240 mg 2x/semaine) et chimiothérapie (XELOX : oxaliplatine et capécitabine 3x/semaine ; ou FOLFOX : fluorouracile, leucovorine et oxaliplatine 2x/semaine) ; ou
    • chimiothérapie seule.
  • 1 581 patients ont été simultanément randomisés pour recevoir un traitement par nivolumab et chimiothérapie, ou bien chimiothérapie seule.
  • Double critère d’évaluation principal : SG et SSP chez les patients présentant un score positif combiné (SPC) supérieur ou égal à 5 pour PD-L1.
  • Critères d’évaluation secondaires : SG (SPC supérieur ou égal à 1 pour PD-L1, ou tous les patients randomisés), SG (SPC supérieur ou égal à 10 pour PD-L1), SSP (SPC supérieur ou égal à 1 ou à 10 pour PD-L1, ou bien tous les patients randomisés), taux de réponse objective.
  • Financement : Bristol-Myers Squibb.

Principaux résultats

  • Durée de suivi minimale : 12 mois.
  • SG médiane (analyse intermédiaire) pour les tumeurs avec un SPC supérieur ou égal à 5 pour PD-L1 :
    • 14,4 mois avec le traitement combiné, contre 11,1 mois avec la chimiothérapie seule.
    • Rapport de risque (RR) de 0,71 (P < 0,0001).
  • SSP médiane (analyse finale) :
    • 7,7 mois avec le traitement combiné, contre 6,1 mois avec la chimiothérapie seule. 
    • RR de 0,68 (P < 0,0001).
  • Un bénéfice de SG et de SSP supérieur a également été observé chez les patients présentant un SPC supérieur ou égal à 1 pour PD-L1 et chez tous les patients randomisés pour recevoir le traitement combiné plutôt que la chimiothérapie seule.
  • Aucun nouveau problème de sécurité n’est apparu avec le traitement combiné (aucun événement indésirable lié au traitement de grade 5).

Commentaire d’expert

« Ces résultats sont susceptibles d’entraîner un changement de paradigme au niveau du traitement des cancers gastro-œsophagiens avancés de première intention. Pour les patients présentant un SPC supérieur ou égal à 1 pour PD-L1, le fait de passer la barrière de 1 an pour la SG est une étape importante », a commenté Elizabeth Smyth, oncologue médicale parmi les Hôpitaux universitaires de Cambridge (Cambridge University Hospitals) de la NHS Foundation Trust, qui n’a pas participé à l’étude.

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