ERS 2021 — Les effets des cigarettes électroniques à base de nicotine sur l’activité thrombotique et la microcirculation

Méthodologie

• L’étude croisée, randomisée, en double aveugle, incluait 22 participants (âgés de 18 à 45 ans) fumeurs occasionnels de tabac, mais par ailleurs en bonne santé.
• Les participants ont été invités à inhaler 30 bouffées d’une cigarette électronique contenant de la nicotine et 30 bouffées d’une cigarette électronique sans nicotine.
• Les deux séries d’investigations ont été réalisées à des moments distincts, avec une période de sevrage d’au moins une semaine entre les deux.
• L’activité thrombotique a été évaluée à l’inclusion, à 15 minutes et à 60 minutes, et la microcirculation a été évaluée à l’inclusion et à 30 minutes.
• Financement : Fondation suédoise du cœur et des poumons ; Association suédoise du cœur et des poumons ; Société suédoise de médecine et Conseil du comté de Stockholm ; Conseil du comté de Västerbotten en Suède.

Principaux résultats

• L’exposition à la nicotine, par rapport à la non exposition à la nicotine, était associée à une augmentation significative à 15 minutes de :
  • la formation d’un thrombus plaquettaire (P = 0,011) ; et 
  • la formation d’un thrombus riche en fibrine (P = 0,035).
• L’activité thrombotique s’est normalisée après 60 minutes.
• Le flux microvasculaire médié par le nitroprussiate de sodium, une mesure de la vasodilatation indépendante de l’endothélium, a significativement diminué après une exposition à la nicotine (P = 0,009).
• En outre, l’exposition à la nicotine a entraîné chez les participants une augmentation de :
  • la fréquence cardiaque (d’une moyenne de 66 battements par minute à 73 battements par minute) ; et de 
  • la pression artérielle (de 108 mmHg en moyenne à 117 mmHg). 

Limites

• L’échantillon était de petite taille.

Commentaire d’expert
Le professeur Jonathan Grigg, président du Comité de contrôle du tabac (Tobacco Control Committee) de la Société européenne des maladies respiratoires (European Respiratory Society, ERS), a déclaré dans un communiqué de presse : « Certaines personnes ont recours à la cigarette électronique lorsqu’elles tentent d’arrêter de fumer car celles-ci sont dites sûres. Or, cette étude vient s’ajouter à un panel de données probantes de plus en plus important mettant en avant les effets nocifs des cigarettes électroniques. D’autres aides à l’arrêt du tabac, qui sont, elles, soutenues par des données probantes et recommandées par l’ERS, comme les patchs ou les chewing-gums, n’exposent pas les poumons à des concentrations élevées de composés potentiellement toxiques. »