ERS 2021 — Le dépistage assisté par l’intelligence artificielle pourrait aider à détecter le cancer du poumon de façon précoce

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À retenir

  • Un algorithme d’intelligence artificielle (IA) pourrait permettre de détecter des lésions malignes de cancer du poumon sur des tomodensitométries (TDM) un an avant leur diagnostic.

Pourquoi est-ce important ?

  • Le cancer du poumon est souvent diagnostiqué à un stade avancé lorsque les options thérapeutiques sont limitées et que le pronostic est défavorable.
  • En outre, le dépistage représente un défi pour les radiologues qui doivent examiner individuellement des centaines de clichés pour chaque TDM, à la recherche de lésions suspectes.

Méthodologie

  • Les chercheurs ont conçu un programme d’IA à partir de TDM provenant de 888 patients et ayant été examinées par des radiologues pour identifier d’éventuelles lésions suspectes.
  • Le programme a ensuite été testé sur une cohorte de 1 179 patients présentant un nodule malin confirmé par une biopsie, identifiés dans l’Essai national de dépistage pulmonaire.
  • Les patients avaient fait l’objet de 2 TDM réalisées à 1 an d’intervalle, et 177 patients ont reçu un diagnostic de cancer du poumon confirmé par une biopsie après que leur dernier examen d’imagerie dans le cadre de l’essai a été réalisé.
  • Financement : subvention de l’Agence nationale de la recherche française.

Principaux résultats

  • Le programme d’IA a permis d’identifier 75 % de tous les nodules annotés des 1 179 patients, y compris 68 % des 2 352 nodules bénins.
  • Le programme a identifié 172 des 177 tumeurs malignes dans les TDM, soit un taux de détection de 97 %.
  • Les 5 tumeurs qui n’ont pas été détectées par le programme étaient situées à proximité du médiastin, où les tumeurs sont souvent difficiles à repérer.
  • Lorsque le programme a été testé sur des TDM réalisées 1 an avant le diagnostic de cancer du poumon, 152 nodules malins ont été identifiés sur les 157 nodules suspects.

Limites

  • Le programme est également susceptible de détecter un grand nombre de zones suspectes qui ne sont pas cancéreuses (faux positifs).

Commentaire d’expert
Benoît Audelan de l’Université Côte d’Azur, en France, qui a participé à l’étude, a déclaré dans un communiqué de presse : « Le dépistage du cancer du poumon impliquerait la réalisation d’un nombre bien plus élevé de TDM, or nous n’avons pas assez de radiologues pour toutes les examiner ensuite. C’est pourquoi nous devons développer des programmes informatiques capables de nous aider. Notre étude montre que ce programme permet de détecter d’éventuels signes de cancer du poumon jusqu’à un an plus tôt. L’objectif de notre recherche n’est pas de remplacer les radiologues, mais de les aider en leur donnant un outil capable de détecter les premiers signes de cancer du poumon. »