Épisodes psychotiques à l’adolescence : un risque de troubles du comportement alimentaire plus tard ?

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les résultats d’une étude portant sur une cohorte d’enfants britanniques, montrent que les adolescents qui déclarent des épisodes psychotiques vers l’âge de 13 ans auraient un risque de troubles du comportement alimentaire vers l’âge de 18 ans augmenté de 1,5 fois. 

Des données de la littérature indiquent que les troubles du comportement alimentaire (anorexie mentale, boulimie, compulsions alimentaires) sont des comorbidités qui peuvent être associées à des troubles de l’humeur, à l’usage de substances, à un stress post-traumatique ou à des tentatives de suicide. La prévalence des épisodes psychotiques, telles que les délires et les hallucinations (symptômes principaux de la schizophrénie) serait de 17% chez les 9-12 ans, et diminuerait ensuite jusqu’à un seuil de 5% chez l’adulte.  

Méthodologie

Les données utilisées sont issues d’une cohorte longitudinale de naissance britannique (Avon Longitudinal Study of Parents and Children) qui a inclus des mères ayant accouché entre le 1eravril 1991 et le 31 décembre 1992 et leurs enfants.

Les épisodes psychotiques (délires et hallucinations) ainsi que l’IMC ont été recueillis lorsque les enfants avaient environ 13 ans. Le recueil des troubles du comportement alimentaire et de leur sévérité a été réalisé par le biais de questionnaires validés transmis par voie postale vers l’âge de 18 ans.

Principaux résultats

Au total 12% des 6.361 enfants évalués ont déclaré avoir eu au moins un épisode psychotique à l’âge de 13 ans environ. En analyse univariée, les épisodes psychotiques ont été associés à un risque significativement plus important de troubles du comportement alimentaire à l’âge de 18 ans (odes ratio 1,92 [1,46-2,52], p<0,0001). 

Des analyses ont été réalisées après ajustement notamment sur les données socio démographiques, physiques et de santé mentale de la mère, ainsi que sur le sexe de l’enfant, l’âge maternel, le statut marital, l’éducation maternelle et la présence de traits autistiques à l’âge de 7 ans. L’association entre épisodes psychotiques et troubles du comportement alimentaires était légèrement atténuée après ajustement sur les caractéristiques de la mère et de l’enfant (OR 1,82 [1,35-2,44], p<0,0001) et sur les traits autistiques à l’âge de 7 ans (OR 1,80, p<0,0001). La présence de symptômes dépressifs à l’inclusion atténuait également l'association sans pour autant l'éliminer (OR 1,50, p=0,010).

Principales limitations

Le mode de recueil des données peut avoir induit des biais. De fait, ces premiers résultats nécessitent d’être confortés par des études complémentaires.