Episode dépressif : une méta-analyse compare monothérapie et bithérapie d’antidépresseurs
- Henssler J & al.
- JAMA Psychiatry
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une revue et méta-analyse de la littérature établit qu’une bithérapie serait plus efficace que la monothérapie dans les épisodes dépressifs, sans risque accru d’augmentation du nombre d’arrêts de traitement.
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Parmi les bithérapies envisagées, l'association d'inhibiteurs sélectifs de la recapture des monoamines (de sérotonine, sérotonine-noradrénaline ou antidépresseur tricyclique) et d'antagonistes des récepteurs α2-adrénergiques serait la combinaison la plus efficace sur la dépression.
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Cette dernière bithérapie semble aussi être la plus adaptée à un traitement de seconde intention, après une réponse insuffisante à la monothérapie initiale.
Pourquoi est-ce important ?
Après une première ligne de monothérapie dans le traitement de la dépression, les recommandations préconisent plusieurs options : switch vers une autre classe thérapeutique, augmentation de la posologie, association d’un second antidépresseur. Une méta-analyse précédente a parallèlement décrit que la bithérapie était plus efficace que la monothérapie ou après absence de réponse d’une première ligne de traitement, mais depuis, plusieurs études importantes ont été publiées, conduisant à des conclusions parfois contradictoires. Afin de trancher le sujet, des auteurs ont réactualisé ce travail, afin de les intégrer.
Méthodologie
Toutes les études publiées jusqu’en 2020 ont été intégrées, soit 39 études (6.751 patients), dont 21 ont inclus des non-répondeurs au traitement antidépresseur initial.
Le critère principal était la différence moyenne standardisée entre l'efficacité des deux traitements (bithérapie et monothérapie), et les deux critères secondaires portaient sur la rémission et la réponse.
Principaux résultats
Au total, 82% de ces études ont suggéré une efficacité supérieure des associations, et la méta-analyse confirme l’intérêt de la bithérapie sur le plan du critère principal d’efficacité (différence moyenne standardisée de l’efficacité : 0,31 [0,19-0,44], p< 0,001, I2=77,5%). Le résultat allait dans le même sens lorsque les analyses étaient limitées aux études ayant un faible risque de biais, aux seules populations non-répondeuses ou quand l’association était délivrée en première intention.
L'association inhibiteur de la recapture des monoamines et antagoniste des récepteurs α2 est associée aux meilleurs résultats versus monothérapie avec une différence moyenne standardisée de 0,37 [0,19-0,55]), que ce soit chez les sujets non-répondeurs ou ceux traités d’emblée.
Les données relatives aux critères secondaires allaient dans le même sens.
Les taux d’abandon global ou pour événement indésirable étaient comparables entre les deux groupes.
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