Épilepsie : le diagnostic génétique modifie souvent la prise en charge clinique

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À retenir

  • Près de la moitié des patients épileptiques ayant reçu un diagnostic génétique par le biais d’un test ont vu leur prise en charge clinique modifiée, et les trois quarts d’entre eux ont connu une issue positive, telle qu’une réduction ou l’élimination des crises convulsives.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les recommandations en matière de test sont limitées, en partie à cause des effets incertains sur la prise en charge et les résultats cliniques.

Méthodologie

  • Une étude transversale rétrospective internationale a été menée auprès de 418 patients épileptiques ayant fait un test par panel multigénique qui a conduit à un diagnostic génétique (âge médian au moment du test : 4 ans [intervalle : 0–52]).
  • Critères d’évaluation principaux : les changements dans la prise en charge clinique après le diagnostic génétique et les résultats ultérieurs rapportés par les cliniciens dans des formulaires de rapport de cas.
  • Financement : Invitae.

Principaux résultats

  • En moyenne, le délai entre la prescription du test et le dépôt du rapport de cas était de 1,6 an.
  • Le diagnostic génétique a modifié la prise en charge clinique chez 49,8 % des patients, généralement dans les 3 mois suivant la réception du résultat.
  • Les changements les plus fréquents étaient l’ajout d’un nouveau médicament (chez 21,7 % des patients), l’instauration d’un médicament (14,2 %), l’orientation vers un spécialiste (13,4 %), une vigilance accrue à l’égard des signes d’une maladie infraclinique ou extraneurologique (12,8 %) et l’arrêt d’un médicament (11,7 %).
  • 40,0 % des patients disposaient d’informations cliniques de suivi :
    • Dans l’ensemble, 74,9 % des patients de ce groupe ont obtenu des résultats positifs, dont 64,7 % qui ont présenté moins de crises convulsives ou qui n’en ont pas présenté, 22,2 % qui ont présenté une réduction de la gravité d’autres signes et symptômes cliniques, et 6,6 % qui ont présenté une réduction des effets indésirables des médicaments.
    • 12,0 % ont présenté un déclin de leur état, 3,6 % ont présenté une fréquence accrue des crises convulsives, et 1,8 % ont présenté des effets indésirables des médicaments.
  • Parmi les 42,6 % de patients n’ayant pas fait l’objet d’un changement dans leur prise en charge clinique, la raison la plus fréquente (48,3 %) était que leur programme de soins actuel était conforme aux recommandations relatives à leur diagnostic génétique.

Commentaire d’expert

  • Dans un éditorial, le Dr Joseph E. Sullivan a écrit : « Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de traitement de l’épilepsie qui va au-delà de la prise en charge des symptômes se bornant simplement à réduire les crises convulsives avec des médicaments anticonvulsivants basés sur la sémiologie, et qui aspire plutôt à une approche thérapeutique plus ciblée, basée sur les mécanismes sous-jacents, qui ne sera possible qu’avec une caractérisation génétique précise, quel que soit l’âge. »

Limites

  • Le clinicien ayant rempli le formulaire de rapport de cas n’était peut-être pas le clinicien principal du patient.
  • Les cliniciens peuvent avoir été plus enclins à participer si les patients ont fait l’objet d’un changement de prise en charge ou obtenu des résultats positifs.
  • L’étude n’avait pas de groupe témoin.