Epidémiologie des cancers chez les enfants en France

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir 

Une étude de large envergure menée à partir des données du registre national des cancers permet d’avoir une meilleur connaissance de l’épidémiologie et des conséquences des cancers diagnostiqués chez les enfants en France. Les données montrent que ces cancers restent rares, qu’un peu moins des trois quarts des décès surviennent dans le premier mois de vie, et que globalement 80% des enfants survivent à 5 ans, avec cependant de très grandes disparités pronostiques selon le type de cancer. Une meilleure estimation épidémiologique ouvre la voie vers une compréhension de l’étiologie de ces pathologies. 

Protocole de l’étude

Cette étude observationnelle rétrospective a été menée à partir des cas de nourrissons/enfants ayant reçu un diagnostic de cancer entre 2000 et 2014 et qui ont été enregistrés dans le registre national des cancers de l’enfant.

Principaux résultats

Au total, 2.754 cas de cancer du nourrisson ont été enregistrés sur la période d’évaluation. L’âge moyen au diagnostic était de 5,2 mois, et 19% étaient diagnostiqués durant le premier mois de vie. Les diagnostics les plus fréquents étaient par ordre décroissant les neuroblastomes (30,1%), les tumeurs du système nerveux central (16,1%), les leucémies (15,3%), les rétinoblastomes (11,6%) et les tumeurs des cellules germinales (8,5%). Une sur-représentativité masculine était retrouvée notamment dans ces dernières tumeurs. La plupart des cancers étaient diagnostiqués suite à l’apparition de symptômes (72,5%). La surveillance échographique durant la grossesse permettait surtout de mettre en évidence les neuroblastomes et les tumeurs gonadiques. Ainsi, l’incidence brute était de 242,9/million d’enfants-années. La plupart des enfants (71,4%) sont décédés durant leur premier mois de vie.

Tous cancers confondus, la survie globale à 1 an était de 86,1%, et la survie à 5 ans de 81,0%. Une forte variabilité de la survie à 5 ans a été notée en fonction du type de cancer, les rétinoblastomes, les carcinomes, les néphroblastome, les tumeurs gonadiques, les neuroblastomes et les hépatoblastomes avaient les meilleurs pronostics (survie globale à 5 ans >85%), alors que les leucémies myéloïdes aiguës, les tumeurs du système nerveux central, et les leucémies lymphoïdes avaient un pronostic plus sombre (survie globale à 5 ans <65%).