Enquête Rapport au Sexe : qui sont les HSH qui ont des rapports à risque non protégés ?
- Velter A & al.
- Infect Dis Now
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Menée tous les 2 ans par Santé Publique France, l'enquête Rapport au sexe décrit des facteurs de risque socioéconomiques et comportementaux qui influencent le recours à la prévention du VIH.
À retenir
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Selon les données 2019 de l’enquête Rapport au Sexe conduite par Santé Publique France tous les 2 ans, une proportion significative d'hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) déclarent n’avoir eu recours à aucune pratique de prévention lors de leur dernier rapport avec un partenaire occasionnel. Le préservatif restait la protection la plus courante, suivi de la PrEP (Prophylaxie pré-exposition).
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Les répondants ne s’étant pas protégés étaient schématiquement ceux dont le niveau socioéconomique ou universitaire était le moins élevé, ceux qui étaient dans les territoires les moins urbanisés, qui avaient consommé des drogues lors du rapport et ceux ayant eu 10 partenaires ou plus dans les 6 derniers mois. Cependant, l’étude montre des disparités selon leur statut VIH.
Pourquoi est-ce important ?
Les comportements de prévention adoptés par les HSH ont évolué au gré des méthodes de protection disponibles : préservatifs, Tasp (treatment as prevention) chez les sujets séropositifs et PrEP chez les sujets séronégatifs. Cette diversité engendre une complexité en termes de surveillance comportementale mais permet de mieux appréhender les différents indicateurs de " safe sex " et les efforts restant à produire en matière d’information et de sensibilisation des populations encore peu utilisatrices de ces différentes méthodes.
Cette enquête reflète un niveau de protection insuffisant qui s’inscrit dans une tendance à la baisse globale, observée depuis l'avènement des trithérapies antirétrovirales. Par ailleurs, des données récentes suggèrent que le recours à la PrEP a fléchi au cours de la pandémie.
Méthodologie
L'enquête Rapport au Sexe est conduite tous les 2 ans auprès de la population HSH depuis la mise à disposition de la PrEP en France. Cette étude compile les données 2019 de l’enquête en ligne menée de façon anonyme et auto-administrée entre février et mars 2019.
Principaux résultats
Au total, le questionnaire a été rempli par 24.308 hommes dont 19.565 HSH vivant en France ayant eu au moins un partenaire masculin au cours des six derniers mois (80,5%; âge moyen 33 ans, 78,1% se déclarant homosexuels, 93,9% nés en France).
Parmi ces sujets à activité sexuelle récente, les trois quarts étaient séronégatifs (76,2%), 17,8% ayant un statut VIH non connu. La majorité (60,9%) a déclaré avoir subi un test de dépistage du VIH au cours des 12 derniers mois.
Pour plus de la moitié d’entre eux (n=10.297) le dernier partenaire sexuel était occasionnel et 7.303 d’entre eux ont eu des rapports anaux. Parallèlement, 20,9% d’entre eux déclaraient avoir un partenaire stable et 88,3% plus d'un partenaire sexuel masculin au cours des six derniers mois.
Ceux qui avaient déclaré un rapport sexuel anal récent avec un partenaire occasionnel avaient majoritairement mais diversement utilisé le préservatif comme outil de prévention : ils étaient 59.6% parmi les sujets séronégatifs, 30,1% parmi ceux qui étaient séropositifs et 63,8% parmi ceux ayant un statut VIH inconnu. Parallèlement, la PrEP était utilisée par 17,8% des séronégatifs et la Tasp par 29;1% des séropositifs. Au final, ceux qui n’avaient utilisé aucun moyen de prévention au cours de ce dernier rapport anal étaient compris entre 21,2% pour les sujets VIH- et 40,7% pour les VIH+
Pris dans son ensemble, le groupe de ceux qui avaient eu un rapport anal non protégé récent avec un partenaire occasionnel étaient ceux qui présentaient une vulnérabilité socioéconomique plus importante, qui étaient dans les territoires les moins urbanisés, ceux qui avaient consommé des drogues lors de ce rapport et ceux ayant eu 10 partenaires ou plus dans les 6 derniers mois. Cependant, des disparités existaient selon le statut VIH des participants :
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pour les sujets séronégatifs, le fait de n’avoir utilisé aucune méthode de prévention était associé à un niveau d'éducation plus bas, des difficultés financières et le fait de vivre dans une ville de moins de 100 000 habitants.
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Pour ceux qui étaient séropositifs, les facteurs de risque de non protection étaient le fait d’être chômeur ou en inactivité, d'avoir eu plus de 10 partenaires au cours des six derniers mois et au fait de ne pas connaître le statut VIH de leur dernier partenaire sexuel.
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Enfin, ceux dont le statut sérologique n'était pas connu avaient plus de risque de ne pas s’être protégés lorsqu’ils avaient 30 ans ou plus, lorsqu’ils étaient endettés, avaient un niveau d'éducation inférieur au diplôme universitaire, ou avaient consommé des drogues pendant les rapports sexuels.
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