En Charente, un hôpital utilise la téléconsultation en préopératoire
- Christophe Gattuso
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales par Medscape
La téléconsultation n’est pas l’apanage des seuls médecins généralistes. La télémédecine se développe aussi à l’hôpital.
L’épidémie de Covid-19 a indéniablement accéléré le déploiement de la télémédecine* en France. Et tout d’abord de la téléconsultation. Si le phénomène est particulièrement marqué en médecine de ville, l’évolution est aussi perceptible à l’hôpital. Depuis la crise sanitaire, de plus en plus de praticiens exerçant en établissement réalisent des consultations à distance.
*La télémédecine englobe la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance et le télésoin.
« La téléconsultation est très utilisée par les pédiatres, les gériatres, les anesthésistes et les chirurgiens », observe la Pre Nathalie Salles, gériatre au CHU de Bordeaux et ancienne présidente de la Société française de santé digitale (SFSD). "Elle a été employée par défaut pendant l’épidémie de Covid-19 mais pour nous médecins, elle sert d’abord à améliorer le suivi du patient. »
Le Dr Salles cite l’exemple d’une meilleure prise en charge d’un malade opéré du genou grâce à la télémédecine. « Avant, le chirurgien donnait rendez-vous par exemple 6 semaines après l’opération, désormais, il est possible pour le chirurgien d’organiser une téléconsultation avec le patient chez le kiné une semaine après l’opération et d’alterner le suivi médical entre le présentiel et le distanciel ».
Depuis septembre dernier, le centre hospitalier d’Angoulême expérimente des consultations préopératoires à distance en anesthésie. L’établissement charentais a mis en place des téléconsultations avec l’hôpital de Ruffec, distant de 45 kilomètres, afin d’éviter le déplacement systématique de patients.
« La consultation d’anesthésie est un interrogatoire avec des questions standardisées qui ne nécessite pas d’examen clinique », explique le Dr Yann Coeytaux, chef du service d’anesthésie au CH d’Angoulême. Si le patient a donné son accord, la téléconsultation est programmée au moins deux semaines avant l’opération pour permettre de demander d’éventuels examens complémentaires ou de revoir le patient en physique si besoin (pour l’heure aucune consultation à distance a dû être suivie d’une autre en présentiel).
Lors de la téléconsultation, une infirmière du CH de Ruffec spécialement formée assiste les patients et peut utiliser les appareils connectés à sa disposition (stéthoscope, ECG, oxymètre, tensiomètre…)
Le patient ne se rend à Angoulême que pour l’opération. « Ce projet permet de répondre à une vraie demande car la population de notre bassin de vie est vieillissante », commente Estelle Cossec, directrice de la stratégie territoriale du GHT, qui a pris une part active au projet.
Environ 10 patients par mois sont vus dans le cadre d’une téléconsultation. « On développe quelque chose de stimulant, et cela valorise le travail de l’équipe médicale et administrative, commente le Dr Coeytaux. À ce jour, nous avons vus 50 patients en téléconsultation sans le moindre problème et les patients comme l’équipe médicale ou l’infirmière sur place sont satisfaits. »
Au terme de l’année d’expérimentation, l’initiative, si elle s’avère concluante, pourrait être étendue dans un autre CH du département à Barbezieux, dans des EHPAD ou en prison.
Découvrez deux autres expérimentations de télémédecine en milieu hospitalier : l’une en post-urgences à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Lille et une autre aux urgences pédiatriques de deux hôpitaux des Yvelines.
Cet article a été écrit par Christophe Gattuso et initialement publié sur Medscape.
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