Empagliflozine en vraie vie chez les européens et asiatiques

  • Résumé d’article
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À retenir

  • Il y aurait une diminution du risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (-30%), de mortalité toutes causes (-45%) et des accidents vasculaires cérébraux (AVC) (-18%) chez les patients diabétiques de type 2 (DT2) européens ou asiatiques recevant un traitement par empagliflozine par rapport à ceux traités par inhibiteurs de dipeptidyl peptidase-4 (iDPP-4).
  • Aucune différence significative n’a été mise en évidence concernant le risque d’infarctus du myocarde (IDM).
  • Ces nouveaux résultats de l’étude EMPRISE viennent conforter les résultats d’efficacité et de tolérance déjà publiés qui concernaient des patients américains.

Pourquoi est-ce important ?

L’étude EMPA-REG OUTCOME a démontré en 2015 l’intérêt de l’empagliflozine sur la cardioprotection des patients diabétiques de type 2 ayant une maladie cardiovasculaire. Une autre étude a été initiée en vie réelle, l’étude EMPRISE US (EMPagliflozine compaRative effectIveness and SafEty menée aux États-Unis). Celle-ci a montré que l’initiation de l’empagliflozine était associée à une diminution des risques d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, de mortalité toutes causes et du critère composite constitué de l’IDM, de l’AVC et de la mortalité toutes causes par rapport à un traitement par iDPP-4. Du point de vue de la tolérance, par rapport à l’initiation d’un iDPP-4, l’initiation d’un traitement par empagliflozine a été associée à une diminution du risque d’insuffisance rénale, à une augmentation du risque d’acido-cétose diabétique et à un risque similaire d’amputation des membres inférieurs et de fracture. L’utilisation de plus en plus importante des inhibiteurs des cotransporteurs sodium-glucose de type 2 (iSGLT2) nécessite d’évaluer leur efficacité cardiovasculaire et rénale et leur sécurité chez les patients diabétiques de type 2 au regard de thérapies similaires. Il était utile de valider les résultats obtenus sur une population américaine sur des populations européennes et asiatiques. Toutes ces données confortent la place des i-SGLT2 et des agonistes du récepteur glucagon-like peptide-1 (RA-GLP1) pour leurs bénéfices cardiovasculaires chez les patients diabétiques de type 2 à risque.

Méthodologie

L’étude EMPRISE est une étude en vie réelle, menée entre 2014 et 2019, sur une cohorte de patients européens et asiatiques. Des patients diabétiques de type 2 appariés sur score de propension (1:1) ont été inclus selon qu’ils initiaient un traitement par empagliflozine ou par iDPP-4. Le critère principal d’évaluation était le taux d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, la mortalité toutes causes, l’IDM et l’AVC. D’autres critères cardiovasculaires et rénaux ainsi que la tolérance ont été examinés.

Principaux résultats

Sur les 1,9 million d’individus diabétiques de type 2 ayant initié un i-SGLT2 ou un iDPP-4 (données de vraie vie issues de 11 pays), 83.946 paires de patients ayant initié l’empagliflozine ou un i-DPP-4 ont été appariés. En fonction des pays, l’âge moyen variait de 56 à 65 ans et la proportion de femmes entre 33% (Japon) et 43% (Corée du Sud). Le suivi moyen global était de 0,7 ans. La proportion de patients n’ayant jamais été sous anti-hyperglycémiants à l’inclusion variait selon le pays de 12% à 43%, et 2 à 32% des individus étaient sous insuline ou initiaient un traitement par insuline à l’inclusion. La prévalence des comorbidités variait fortement également entre les pays (ex. 80% d’hypertendus en Allemagne mais seulement 6% en Norvège ; 27% d’insuffisance cardiaque congestive au Japon, mais seulement entre 3 et 8% dans les autres pays).

Les patients ayant reçu un traitement par empagliflozine ont été associés à une diminution de 30% du risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque par rapport à ceux ayant reçu un i-DPP4 (hazard ratio (HR) 0,70 [0,60-0,83]). Les risques de mortalité toutes causes étaient diminué de 45% (HR=0,55 [0,48-0,63]), ceux d’AVC de 18% (HR 0,82 [0,71-0,96]) et ceux de maladie rénale terminale de 57% (HR 0,43 [0,30-0,63]).

Les risques d’infarctus du myocarde, de fracture osseuse, d’hypoglycémie sévère, d’amputation des membres inférieurs étaient similaires entre les deux populations.

Par rapport à l’initiation d’un i-DPP4, l’initiation de l’empagloflozine était associée à une d’acidocétose diabétique augmentée de 97% (HR 1,97 [1,28-3,03]).

Les résultats ont été similaires entre les différentes régions étudiées.

Financements

Étude financée par Boehringer Ingelheim et Lilly Diabetes Alliance.