Élargissement des compétences vaccinales : comment ça marche ?

  • Marie Torre
  • Actualités Médicales
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La simplification du parcours vaccinal en ville est un levier essentiel pour favoriser la vaccination. L’objectif est de multiplier les occasions de vaccination et, à terme, d’augmenter les couvertures vaccinales en France. (1) Pour cela, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé l’élargissement des compétences de prescription et d’administration des vaccins aux sages-femmes, pharmaciens et infirmiers. Dans la foulée, le ministère de la Santé a fait publier une série de textes législatifs afin de déployer une partie du projet. Aujourd’hui, qui peut faire quoi ?

 

Pour les enfants jusqu’à 15 ans inclus

Jusqu’à maintenant, les sages-femmes pouvaient uniquement prescrire et administrer les vaccins BCG et contre l’hépatite B à certains nouveau-nés. (2) Désormais, chez tous les enfants et adolescents (de la naissance jusqu’à 15 ans inclus), les sages-femmes peuvent prescrire et administrer les vaccins suivants : BCG, Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite, Coqueluche, Grippe, Haemophilus Influenzae de type b, Hépatite A, Hépatite B, Méningocoque B, Méningocoque C, Méningocoque ACYW, Pneumocoque, Rougeole-Oreillons-Rubéole, Papillomavirus humain (HPV), Fièvre Jaune, Varicelle, Rage (exception faite de la prescription des vaccins vivants chez des personnes immunodéprimées). (3)

Les infirmiers restent à même d’administrer tout vaccin sur prescription médicale chez les enfants à partir de la naissance. (2)

Dans le cadre de la crise sanitaire, les sages-femmes, infirmiers, chirurgiens-dentistes et pharmaciens sont autorisés à prescrire et injecter les vaccins contre le COVID-19 selon les recommandations en vigueur (hormis en cas d’antécédents de réaction anaphylactique à un des composants de ces vaccins ou de réaction anaphylactique lors de la première injection). (4)

Si le ministère de la Santé n’a pas encore entériné le projet, la HAS recommande à terme d’autoriser les infirmiers et pharmaciens à prescrire et administrer certaines vaccinations chez les enfants et adolescents (uniquement à partir de 24 mois). (2)

 

Pour les adolescents à partir de 16 ans et les adultes

Les pharmaciens (sur présentation d'une ordonnance) et les infirmiers (sans prescription médicale préalable) sont autorisés à administrer chez les personnes de 16 ans et plus les vaccinations suivantes (selon les recommandations vaccinales en vigueur) : Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite, Coqueluche, Grippe, HPV, Hépatite A, Hépatite B, Méningocoque B, Méningocoque C, Méningocoque ACYW, Pneumocoque, Rage. (5-7) Les vaccins vivants n’ont pas été retenus dans cette liste. Le vaccin contre la grippe saisonnière peut également être administré à des personnes majeures non ciblées par les recommandations vaccinales et, dans tous les cas, en absence d’antécédents de réaction allergique sévère à l'ovalbumine ou à une vaccination antérieure. Les pharmaciens concernés sont les pharmaciens d'officine, des pharmacies mutualistes et de secours minières. La tarification des honoraires pour l'acte de vaccination par le pharmacien sera effective en octobre 2022.

Comme jusqu’à présent, les infirmiers peuvent administrer tout vaccin sur prescription médicale préalable de l'acte d'injection.

Les sages-femmes sont autorisées à prescrire et à administrer les vaccinations suivantes chez toutes les femmes et chez les personnes vivant dans l'entourage de l'enfant ou de la femme enceinte (à l’exception de la prescription des vaccins vivants chez des personnes immunodéprimées) : Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite, Coqueluche, Grippe, HPV, Hépatite A, Hépatite B, Méningocoque B, Méningocoque C, Méningocoque ACYW, Pneumocoque, Rougeole-Oreillons-Rubéole, Fièvre Jaune, Varicelle, Rage, Zona. (3)

 

Compétences réservées aux médecins

Les compétences réservées aux seuls médecins restent les suivantes :

  • La prescription des vaccins vivants chez les personnes immunodéprimées, quel que soit leur âge ;
  • La vaccination contre la grippe saisonnière en cas d’allergie sévère à l’ovalbumine ou lors d'une vaccination antérieure ;
  • Le contrôle pré-vaccinal d’immunisation vis-à-vis du virus de l’hépatite B lorsqu’il est nécessaire (notamment pour les professionnels pour lesquels cette vaccination est obligatoire). (1,3,7,8)