El Niño, un facteur de risque majeur pour la santé

Les conséquences sur la santé sont déterminées par les changements météorologiques :

• Inondations et sécheresse compromettent la sécurité alimentaire.
• Inondations, sécheresse et pluies torrentielles (dont les cyclones) peuvent directement menacer la vie des personnes, provoquer des déplacements de populations, des flambées épidémiques de maladies vectorielles et endommager les structures sanitaires.
• La hausse des températures peut provoquer une prolifération des vecteurs de maladies infectieuses, pouvant même atteindre des territoires habituellement épargnés (par exemple, l’Europe).
• Elle peut également entraîner des vagues de chaleur compromettant la santé des personnes vulnérables, des incendies, une détérioration de la qualité de l’air, etc.

L’ensemble de ces changements accroît la vulnérabilité des populations déjà soumises à une crise humanitaire.

Les principales pathologies qui s’en déduisent :

• Malnutrition.
• Choléra et autres maladies diarrhéiques, surtout en cas de sécheresse, par contamination de l’eau devenue rare et ainsi utilisée sans précautions hygiéniques.
• Fièvre typhoïde, shigellose, hépatite A et E, leptospirose.
• Paludisme. L’épidémiologie de cette pathologie est complexe. Ainsi, des changements climatiques même faibles peuvent provoquer des flambées épidémiques suite à l’augmentation de la température et de l’humidité ambiantes, agissant sur le parasite et la prolifération des anophèles. Ils peuvent également entraîner une extension du territoire de ces derniers.
• Arboviroses. Ces pathologies peuvent toucher les pays européens, chez qui les moustiques Aedes sont de plus en plus souvent retrouvés en saisons chaudes. La dengue affecte aujourd’hui 129 pays. Le lien entre le phénomène El Niño et la transmission du virus du chikungunya est bien établi. En revanche, il y a peu de données sur le lien entre El Niño et transmission du virus Zika, mais il est probable qu’il existe.
• Maladies dues aux hantavirus. Ceux-ci sont transmis par des rongeurs, qui prolifèrent en cas de pluies abondantes, par morsures ou contact avec leur urine, leurs fèces ou leur salive.
• Rougeole et méningites sont favorisées par les conditions difficiles de vaccination en cas de déplacement des populations et de surdensité humaine.
• Intoxications par des biotoxines produites par des microorganismes proliférant sous l’effet de la chaleur et de l’humidité. Ainsi, due à l’ingestion de toxines marines, la ciguatera est devenue un problème majeur dans les îles caribéennes et pacifiques.
• Maladies respiratoires, provoquées ou exacerbées par la détérioration de la qualité de l’air (fumée des incendies, chaleur extrême, etc), ainsi que choc thermique. Ces affections touchent principalement les personnes âgées, les nourrissons, les personnes qui travaillent en extérieur et celles atteintes de pathologies chroniques.
• Blessures provoquées par les intempéries.
• Violences envers les femmes, exacerbées par l’aggravation des conditions de vie et la prostitution.
• Aggravation des pathologies psychiatriques.

Il est enfin possible que les changements climatiques extrêmes aient un rôle dans le déclenchement de conflits pour l’accès aux ressources.