Efficacité et tolérance du trifarotène, nouvel anti-acnéique

  • Tan J & al.
  • J Am Acad Dermatol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

La publication des données de deux larges études de phase 3 dans le Journal of American Academy of Dermatology permet de décrire qu’une crème à base de trifarotène 50 µg/g offre une amélioration de la présentation clinique, selon l’évaluation globale de l’investigateur (Investigator’s Global Assessment), ainsi qu’une réduction du nombre de lésions inflammatoires et rétentionnelles après 12 semaines de traitement. L’efficacité était constatée au niveau du visage comme du tronc. Les données de sécurité ont parallèlement mis en œuvre des évènements indésirables, principalement légers ou modérés et essentiellement d’ordre cutané.

Pourquoi cette étude est-elle intéressante ?

Le trifarotène est un rétinoïde topique expérimental qui présente l’avantage d’être spécifique des récepteurs de l'acide rétinoïque (RAR) gamma, exprimés dans l’épiderme. Les études pivots PERFECT 1 et PERFECT 2 qui ont été menées entre 2015 et 2017 sont rapportées ici.

Méthodologie

PERFECT 1 et PERFECT 2 sont deux études cliniques randomisées menées en double aveugle durant 12 semaines, et dans lesquelles des patients de 9 ans et plus étaient randomisés 1:1 entre un traitement 1 fois par jour à base de trifarotène en crème dosée à 50 µg/g ou une crème contrôle sans principe actif. Les sujets recrutés devaient présenter de l’acné modérée au niveau du visage et du tronc (l’acné du tronc n’était pas obligatoire pour les 9-11 ans, étant donné sa rareté). Les sujets présentant des nodules ou des kystes étaient exclus.

Principaux résultats

  • Au total, PERFECT 1 et PERFECT 2 ont recruté respectivement 1.208 et 1.212 patients d’âge médian 18 ans (respectivement 52% et 57% de sexe féminin).

  • Les trois critères principaux d’évaluation étaient en faveur du traitement par trifarotène après 12 semaines : une amélioration des lésions faciales selon l’évaluation globale de l’investigateur (29,4 vs 19,5% et 42,3 vs 25,7%, p<0,001), une diminution du nombre de lésions inflammatoires (-19,0 vs -15,4% et -24,2 vs -18,7%, p<0,001) et une diminution du nombre de lésions rétentionnelles (-25,0 vs -17,9% et -30,1 vs -21,6%, p<0,001) ont été observées. L’amélioration selon l’évaluation de l’investigateur était observable dès la semaine 4 et celle du nombre de lésions dès les 2 premières semaines de traitement.

  • Les critères secondaires étaient aussi en faveur du traitement versus contrôle : amélioration des lésions du tronc (35,7 vs 25,0 % et 42,6 % vs 29,9 %, p<0,001), amélioration du nombre de lésions inflammatoires (-21,4 vs -18,8% et -25,5 vs -19,8%, p<0,001) et du nombre de lésions rétentionnelles du tronc (-21,9 vs -17,8% et -25,9 vs -20,8%, p<0,001) à 12 semaines, avec une amélioration dès la 4e semaine.

  • Concernant la tolérance locale (PERFECT 1 et 2 pris globalement), 33,2% du groupe traitement actif et 10,0% des sujets contrôles présentaient des signes modérés à sévères d’une moindre tolérance au niveau du visage (principalement érythème, sécheresse et picotements/brûlures). Ils étaient respectivement 23,2% et 7,2% à ressentir des signes modérés à sévères d’une moindre tolérance au niveau du tronc. La sévérité était maximale à la semaine 1 pour le visage et aux semaines 2 à 4 pour le tronc. Elle s’atténuait ensuite.