Efficacité en vraie vie des inhibiteurs de SGLT2 (iSGLT2) chez le diabétique de type 1
- Palanca A & al.
- Diabetes Care
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Deux centres de soins européens ont mené une étude rétrospective en vie réelle sur l’intérêt d’associer un inhibiteur de SGLT2 (iSGLT2) chez les patients diabétiques de type 1 traités par insuline. Les résultats à un an de traitement sont prometteurs, avec :
- Une baisse significative de l’HbA1c et du poids,
- Les bénéfices sur l’HbA1c et le poids étaient plus importants respectivement chez les sujets qui avaient initialement une HbA1c et un IMC élevés.
Malgré ces constats positifs, les épisodes d’acidocétose (3,5% des sujets) sont restés une préoccupation importante et pourraient nécessiter un ciblage des patients. Des études à plus long terme sont nécessaires pour évaluer en vraie vie l’impact de cette stratégie thérapeutique sur les constantes glucidiques et les composantes cardiovasculaires.
Pourquoi est-ce important ?
En Europe, l’incidence annuelle du diabète de type 1 augmenterait de 3% par an. L’obtention et le maintien du contrôle glycémique sont essentiels pour limiter les complications du diabète à long terme. Cependant, cela reste un enjeu de taille, malgré les progrès thérapeutiques et technologiques réalisés pour la prise en charge du diabète de type 1.
Méthodologie
Cette étude rétrospective de cohorte européenne a été menée dans deux centres. Les données démographiques, le poids, ainsi que les mesures d’HbA1c, l’utilisation de l’insuline, l’évaluation de la fonction rénale et les effets indésirables ont été recueillis.
Principaux résultats
Au global, 199 adultes atteints de diabète de type 1 traités par insuline et ayant initié un traitement par iSGLT2 ont été inclus : 113 femmes et 86 hommes, âge moyen 48,1 ans, durée moyenne du diabète 25,5 ans, HbA1c initiale 8,2% (66 mmol/mol) ; 68,3% d’individus avaient un IMC>27kg/m2 ; dose moyenne d’insuline initiale 0,67 IU/kg/jour ; 64,2% avaient un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGé) >90mL/min/1,73m2, 96% des sujets avaient un ratio albumine/créatinine <30mg/g. Parmi eux, 56,8% étaient traités par empagliflozine, 33,2% par dapagliflozine et 10,0% par canagliflozine.
Après 12 mois de traitement, une réduction significative a été observée pour l’HbA1c (-0,5%), le poids (-2,9 kg), et l’utilisation d’insuline (-8,5%).
- Les individus qui avaient les taux HbA1c les plus élevés à l’inclusion (>8%) ont bénéficié des plus fortes réductions (-0,7%, 64mmol/mol). Le maximum de réduction d’HbA1c était obtenu après 8 mois et était maintenu ensuite. L’efficacité de la stratégie thérapeutique sur l’HbA1c était plus importante chez ceux qui avaient un IMC initial >27kg/m2.
- De même, les plus fortes diminutions de poids ont été obtenues chez les personnes qui avaient à l’inclusion les IMC les plus élevés (>27 kg/m2, -3,5 kg), ainsi que chez les patients qui avaient les HbA1c initiales les plus élevées (entre 7,0% et 8,0% ou >8,0%).
- Les patients qui avaient une HbA1c initiale entre 7,0% et 8,0% ou >8,0%, étaient ceux qui avaient le plus diminué leur dose quotidienne d’insuline.
Les sujets qui à l’inclusion avaient un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) <90 mL/min/1,73m2 ont bénéficié d’une augmentation de celui-ci de 4,5 mL/min/1,73m2.
Ceux qui avaient un ratio albumine/créatinine >15 mg/g avaient une diminution de -16,6 mg/g de celui-ci après 1 an de traitement.
Du côté des effets indésirables, 28,6% ont été rapportés, dont 22,6% d’infections génitales, 2,5% d’épisodes de cétose et 3,5% d’acidocétose diabétique (principalement chez ceux qui ont été traités par les plus fortes doses d’iSGLT2). Aucun cas d'hypoglycémie sévère n’a été mentionné.
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