Efficacité du rituximab dans les formes cutanées de lupus

  • Quelhas da Costa R & al.
  • JAMA Dermatol

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

Un traitement par déplétion des lymphocytes B grâce au rituximab est apparu efficace chez les patients souffrant de lupus érythémateux disséminé avec activité cutanée importante, avec un taux de réponse à 6 mois de 76%, dont 40% de réponses complètes. La réponse s’est maintenue à 12 mois chez 61% des patients, avec un taux de réponses complètes augmenté (52%).

Les résultats ont été aussi analysés en fonction des différents sous-types de la maladie et montrent que les patients souffrant de formes chroniques et indéterminées répondent mieux à ce type de traitement. Mais le faible nombre de patients inclus dans les différents sous-groupes ne permet pas de conclure de façon définitive.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

Les manifestations cutanées sont fréquentes dans le lupus érythémateux disséminé (LED), touchant environ 80% des patients. Le lupus érythémateux cutané (LEC) peut être sévère, étendu et résistant au traitement, et son impact sur la qualité de vie est important. Les lymphocytes B sont probablement impliqués dans l’apparition des lésions cutanées et, malgré l’absence de résultat dans les essais cliniques, de nombreuses études observationnelles ont montré un intérêt d’un traitement par déplétion en lymphocytes B (rituximab) dans les manifestations rénales, musculosquelettiques et hématologiques. Cependant, l’efficacité du rituximab sur les manifestations cutanées est moins bien caractérisée et les données disponibles font apparaître des effets variables selon les sous-types de LEC. Une équipe de chercheurs a évalué son efficacité sur une cohorte de patients atteints de LED et présentant des lésions cutanées sévères en fonction des différents sous-types de la maladie.

Conception de l’étude

Cette étude rétrospective observationnelle monocentrique a inclus des patients adultes atteints de LED et présentant des manifestations cutanées sévères justifiant un traitement par rituximab, entre 2000 et 2016. L’activité cutanée de la maladie a été évaluée à 6 et 12 mois après traitement, de façon globale et en fonction des sous-types de la maladie (aiguë, subaiguë, chronique et non spécifique). Une réponse complète était définie par l’évolution d’un BILAG A ou B (maladie très active ou active) à un BILAG D (organe précédemment atteint et actuellement inactif), une réponse partielle par l’obtention d’un BILAG C (maladie stable nécessitant uniquement des traitements symptomatiques) et les poussées par le passage d’un BILAG C ou D à un BILAG A ou B.

Résultats

  • Cinquante patients ont pu être inclus dans l’étude. L’âge moyen au diagnostic était de 27 ans et 98% d’entre eux étaient des femmes. Les formes aiguës étaient les plus représentées (46%), suivies par les formes chroniques (24%), les formes indéterminées (22%), puis subaiguës (12%). La maladie était active dans la grande majorité des cas (70%) et très actives chez les autres (30%).
  • Six mois après un premier cycle de rituximab, une réponse clinique a été observée chez 76% des patients. Une réponse complète a pu être obtenue chez 40% d’entre eux, et de façon plus fréquente chez les sujets ayant une forme indéterminée (45%) ou chronique (42%). 36% des patients ont obtenu une réponse partielle et 16% sont restés stables.
  • Une amélioration clinique a été observée chez 88% des patients avec une forme subaiguë et chez 83% de ceux présentant une forme chronique.
  • Douze mois après le traitement, une réponse clinique était maintenue chez 61% des patients, dont 52% avaient une réponse complète. Ces réponses complètes étaient plus fréquemment obtenues dans les formes aiguës (57% de ces cas) et indéterminées (60%). Mais une amélioration était tout de même observée chez 50% des patients avec forme subaiguë et 64% de ceux qui présentaient une forme chronique.

Limitations

Le caractère rétrospectif de l’étude et le faible nombre de patient dans chaque sous-groupe de LEC (dont 6 patients pour la forme subaiguë) constituent une limite importante. Par ailleurs, la plupart des patients ont reçu du cyclophosphamide durant la période étudiée et, même en l’absence d’effet visible, un effet additionnel ne peut être exclu.