Efficacité du resvératrol dans la néphropathie diabétique

  • Sattarinezhad A & al.
  • Diabetes Metab

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les résultats d’une étude randomisée menée en double aveugle et contrôlée versus placebo montrent que le resvératrol aurait un effet complémentaire aux inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II en améliorant la néphropathie diabétique et en diminuant l’excrétion de l’albumine urinaire, probablement par un mécanisme antioxydant.

Pourquoi est-ce intéressant ?

La néphropathie diabétique est la principale cause de l’insuffisance rénale terminale chez les sujets diabétiques, avec un pronostic sombre dans les 3 à 4 ans. Environ 25 à 40% des patients atteints de diabète de type 1, et 5 à 40% des sujets atteints de diabète de type 2 développent une néphropathie diabétique. En dépit des avancées de la science, très peu de nouvelles molécules ont été commercialisées pour prendre en charge la néphropathie diabétique. Toute une série d’agents tels que les inhibiteurs de la protéine kinase C, les inhibiteurs des produits terminaux de la glycation (AGE) et inhibiteurs du facteur de croissance (TGF-bêta) ont été évalués dans des essais de faible envergure, mais sans grand succès. L’albuminurie est l’indicateur de néphropathie diabétique le plus important. Le resveratrol que l’on trouve naturellement dans la peau du raisin et dans le vin rouge présente des effets antioxydants intéressants. Ce composé bénéficie de très nombreux travaux démontrant plusieurs de ses actions pharmacologiques (anti-inflammatoire, antioxydant, anti-apoptique, et cytoprotecteur). 

Méthodologie

Étude randomisée, menée en double-aveugle versus placebo chez 60 patients atteints de diabète de type 2 et ayant une albuminurie. Les sujets ont été randomisés pour recevoir durant 90 jours, soit du resvératrol (500 mg/j) soit un placebo. Tous les patients ont également reçu du losartan (12,5 mg/j).

Principaux résultats

Au total, 60 patients ont participé aux analyses. Le ratio moyen albumine/créatinine urinaires était significativement réduit dans le groupe resvératrol versus placebo (-46,4 mg/g [-64,5 à -28,3] vs 29,9 mg/g [4,9-54,9], p<0,001). En revanche, le débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) et le taux de créatinine sérique sont restés inchangés (DFGe de 1,7 mL/min/1,73m2 [-3,4 à 6,8] vs -4,0 [-8,2 à 0,2], p=0,08 et créatinine sérique (-0,3 mg/dL [-0,1 à 0,1] vs 0,1 mg/dL [-0,0 à 0,1], p=0,13). Selon les auteurs, l’absence de changement pour ces paramètres pourrait être due à la faible durée de l’étude, à l’utilisation du resvératrol à faible dose ou à l’inclusion de patients présentant un taux de créatine sérique ≤2 mg/dL.

Les analyses avant-après traitement révèlent que l’excrétion de l’albumine urinaire, la glycémie à jeun, l’HOMA-IR et l’HbA1c étaient tous significativement diminués dans le groupe resveratrol par rapport au groupe placebo.

Les taux d’enzymes antioxydantes sériques étaient significativement augmentés dans le bras resvératrol. 

Après ajustement sur les facteurs de confusion (tels que le poids, l’IMC, la circonférence à la taille, la glycémie à jeun, l’insuline, l’HbA1c, le taux de créatinine sérique, le DFGe et les biomarqueurs antioxydants), la diminution de l’excrétion urinaire de l’albumine restait significativement diminuée dans le groupe resvératrol (p<0,001).

Chaque diminution d’un centimètre de la circonférence à la taille et chaque augmentation d’1 µmol/L d’oxide nitrique (NO) était respectivement associée à une réduction du ratio albumine/créatinine urinaires de 9,4 mg/g et de 4,0 mg/g.

Principales limitations

Faible nombre de patients, étude de courte durée et faibles doses de resvératrol.