Efficacité du sécukinumab dans la maladie de Verneuil

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Les données de deux études de phase 3 – SUNSHINE et SUNRISE – montrent l’efficacité et la tolérance du sécukinumab dans l’hidrosadénite suppurée (ou maladie de Verneuil) modérée à sévère.

  • L’éditorial qui accompagne l’article souligne que les données semblent situer les résultats avec le sécukinumab « dans la fourchette des données sur l'adalimumab des études PIONEER ». Il remarque aussi que « la différence d'efficacité nette entre le traitement par sécukinumab et le traitement par placebo (…) était modeste, et qu’aucune relation dose-réponse claire n'a été observée entre les deux régimes ». Aussi, « bien que le sécukinumab représente une nouvelle option thérapeutique pour les personnes atteintes d'hidradénite suppurée modérée à sévère (…), il reste nécessaire d'améliorer la compréhension de la cause et de l'évolution de la maladie ».

Pourquoi est-ce important ?

L'adalimumab est actuellement la seule biothérapie indiquée dans l'hidrosadénite suppurée mais son efficacité ne permet pas de soulager l’ensemble des patients. D’autres traitements sont développés parmi lesquels le sécukinumab, un anticorps anti-17A qui est indiqué dans certaines maladies rhumatologiques et dermatologiques et qui a fait l’objet d’une évaluation dans la prise en charge de l’HS.

Méthodologie

Les deux études cliniques internationales de phase 3 menées en double aveugle ont recruté des patients de 18 ans ou plus et ayant une HS modérée à sévère (entre 5 et 20 lésions inflammatoires ou plus affectant au moins deux zones anatomiques distinctes) depuis au moins un an. Ils pouvaient être traités par anti-TNFα ou par une dose stable de certains antibiotiques. Ils ont ensuite été randomisés (1:1:1) entre sécukinumab 300mg toutes les 2 semaines, sécukinumab 300 mg toutes les 4 semaines et le placebo. Après une période de 16 semaines, les patients sous placebo étaient randomisés dans l’un des groupes sécukinumab, et le traitement était prolongé jusqu'à la semaine 52, avec un suivi maintenu jusqu’à la 60e semaine. La réponse clinique (critère principal d'évaluation) correspondait à la diminution d’au moins 50% du nombre d'abcès et de nodules inflammatoires par rapport à l’inclusion.

Principaux résultats

Au total, SUNSHINE a inclus 676 patients (80% de femmes, âge moyen 36,1 ans) et l’étude SUNRISE a inclus 687 patients (79% de femmes, âge moyen 36,3 ans). La seconde a globalement inclus des sujets qui étaient plus souvent atteints d’une forme sévère de la maladie (entre 38 et 46% avaient un stade III de Hurley selon les bras de l’étude, contre 28 à 39% dans la première).

La réponse clinique à 16 semaines a été de 45% dans le groupe sécukinumab toutes les 2 semaines dans l'étude SUNSHINE, contre 34% de ceux sous placebo (p=0,0070) et n’a pas été démontrée comme étant significativement différente pour le groupe traité toutes les 4 semaines (42% vs 34%, p=0,042). Dans l’étude SUNRISE, la réponse clinique était significativement supérieure dans les deux groupes sécukinumab avec respectivement 42% et 46% contre 31% sous placebo (p=0,015 et p=0,0022).

Sur le plan de la tolérance, 82 à 86% des participants sous sécukinumab ont présenté au moins un événement indésirable, les plus fréquents étant les céphalées (9-12%, contre 8% sous placebo), la rhinopharyngite (7-11% contre 7-9% sous placebo) et l'aggravation de l'hidrosadénite suppurée (3-6% contre 8-13% sous placebo). À noter que deux décès sont survenus durant ces deux études, qui n’ont pas été associés au traitement: l’un d’eux est survenu après hémorragie gastro-intestinale supérieure au 79e jour après la dernière dose chez un participant atteint de maladie de Crohn et ayant pris de l'ibuprofène. L’éditorial incite à la prudence dans l’utilisation de ce traitement chez les personnes atteintes d'une maladie inflammatoire chronique des intestins.

Financement

L’étude a été sponsorisée par Novartis Pharma.