Effet protecteur cérébral des anti-hypertenseurs : certains font mieux que d’autres
- Résumé d’article
À retenir
- Au sein d’une cohorte de sujets hypertendus de 65 ans et plus bénéficiant de l’assurance santé Medicare, l‘initiation d’un anti-hypertenseur activant les récepteurs 2 et 4 à l’angiotensine est associée à une réduction de 16% du risque de maladie d’Alzheimer et démence apparentée, par rapport aux traitements inhibant ces mêmes récepteurs.
- Sur une durée de suivi d’environ 7 ans, l’utilisation de ces anti-hypertenseurs a également pu être associée à une réduction de 18% de l’incidence des démences vasculaires.
- Les auteurs émettent l’hypothèse qu’au-delà de leur effet anti-hypertenseur, les traitements qui stimulent les récepteurs 2 et 4 de l’angiotensine ont un effet protecteur sur le cerveau nettement plus important que ceux qui réduisent leur activité.
Pourquoi est-ce important ?
L’hypertension est l’un des principaux facteurs de risque modifiables de maladie d’Alzheimer et démence apparentée (MADA). Plusieurs études observationnelles ont suggéré que les traitements anti-hypertenseurs activant les récepteurs 2 et 4 à l’angiotensine étaient associés à une moindre incidence de troubles cognitifs légers et de démence, par rapport à des traitements ne stimulant pas ces récepteurs. Mais leur qualité méthodologique ne permettait pas d’affirmer ces résultats avec certitude. Une étude américaine a donc souhaité réexaminer cette association entre initiation récente d’un anti-hypertenseur stimulant ces récepteurs à l’angiotensine et l’incidence d’une MADA, par rapport à des anti-hypertenseurs les inhibant, au sein d’une population de bénéficiaires de l’assurance santé Medicare.
Méthodologie
Cette étude de cohorte rétrospective a porté sur des sujets hypertendus âgés de 65 ans ou plus affiliés à Medicare. Ils étaient inclus s’ils avaient initié un traitement anti-hypertenseur qui stimulait les récepteurs 2 et 4 à l’angiotensine (antagonistes du récepteur de type 1 à l’angiotensine, inhibiteurs des canaux calcium dihydropyridine, ou diurétiques thiazidiques) et/ou qui les inhibait (inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, bêta-bloquants, inhibiteur des canaux calciques non dihydropyridine), entre janvier 2007 et décembre 2014. Le critère d’évaluation principal était le délai jusqu’à apparition d’une MADA.
Principaux résultats
Au total, les analyses ont porté sur 57.773 participants : près de 63% de femmes, âge moyen de 74 ans, grande majorité d’origine caucasienne (87%).
Sur une durée de suivi médiane d’environ 7 ans, la densité d’incidence non ajustée de MADA était de 2,2 pour 100 personnes-années [2,1-2,4] dans le groupe qui recevait des anti-hypertenseurs stimulant les récepteurs 2 et 4 à l’angiotensine, contre 3,1 personnes-années [3,0-3,2] pour celui qui recevait des anti-hypertenseurs inhibant ces récepteurs, avec un résultat intermédiaire (2,7 personnes-années [2,6-2,9]) pour ceux qui avaient reçu un traitement mixte.
Après ajustement sur les facteurs sociodémographiques et cliniques, la régression de Cox a mis en évidence une association entre les traitements stimulant ces récepteurs et une réduction de 16% du risque de MADA par rapport aux traitements inhibant ces mêmes récepteurs (HR 0,84 [2,6-2,9]). Les traitements mixtes étaient également associés à une réduction de ces pathologies (-10%), mais dans une moindre mesure (HR 0,90 [0,84-0,96]).
Les traitements stimulant les récepteurs 2 et 4 à l’angiotensine ont pu aussi être associés à un moindre risque de démence vasculaire (HR 0,82 [0,69-0,96]), de même que les traitements mixtes (HR 0,83 [0,70-0,98]).
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