Eczéma chronique des mains : efficacité du delgocitinib topique, inhibiteur pan-JAK
- Liang C & al.
- Stroke
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Selon une étude de phase 2b, le delgocitinib crème a une efficacité dose-dépendante sur les lésions chroniques d’eczéma des mains, et supérieure à celle du placebo (sévérité évaluée par l’investigateur, score de prurit et de douleur). L’efficacité croissante constatée sur les 16 semaines de traitement suggère qu’un bénéfice supplémentaire pourrait être apporté par une utilisation plus longue du traitement. Les principaux évènements indésirables, dont la fréquence était comparable dans les deux groupes, étaient la rhinopharyngite, l’eczéma et les céphalées.
Pourquoi est-ce important?
Les traitements topiques de l’eczéma chronique des mains ne sont pas satisfaisants en termes d’efficacité et de tolérance à long terme. Des alternatives thérapeutiques sont attendues. Étant donné le rôle de la voie de signalisation JAK-STAT dans un certain nombre de pathologies dermatologiques, des recherches ont été menées pour développer des thérapeutiques ciblées spécifiques. Le delgocitinib interagit avec l’immunité innée et acquise, favorise la différenciation des kératinocytes et a des propriétés anti-inflammatoires Th17, Th22 et des propriétés antiprurigineuses.
Méthodologie
L’étude multicentrique randomisée en double aveugle a recruté des adultes ≥18 ans atteints d’un eczéma chronique des mains. Ils ont été randomisés, après stratification sur la sévérité de l’atteinte (évaluation globale de l'investigateur : IGA), entre le delgocitinib crème à 1, 3, 8, 20 mg/g ou une crème placebo. L’application sur les lésions devait être faite deux fois par jour durant 16 semaines.
Principaux résultats
Au total, 258 patients ont été recrutés, parmi lesquels 79,1% ont terminé l’étude. Statistiquement, ils étaient plus nombreux à avoir atteint les 16 semaines de l’étude dans les deux bras recevant les plus fortes doses (84,6 et 86,8% pour les groupes 8 et 20 mg/g) par rapport aux trois autres (72% pour le placebo, 76,9 et 74,5% pour les groupes 1 et 3 mg/g).
Une relation dose-efficacité était observée à 16 semaines concernant la sévérité IGA de l’atteinte (critère principal d’évaluation). À 16 semaines, ils étaient 21,2%, 7,8%, 36,5% et 37,7% à atteindre la guérison des lésions (IGA, critère principal d’évaluation) dans les groupes delgocitinib 1, 3, 8 et 20 mg/g contre 8,0% dans le groupe crème placebo.
À 16 semaines, la réduction des scores hebdomadaires moyens de prurit NRS (score coté entre 0 et 10) par rapport à l’inclusion était supérieure sous traitement à celle sous placebo (-2,5 à -3,2 versus -1,7). Il en était de même pour le score de douleurs NRS (-2,4 à -3,2 vs -1,4). Ces deux bénéfices étaient constatés dès la première semaine d’évaluation et étaient supérieurs pour la dose maximale.
La fréquence des évènements indésirables (EI) était respectivement de 68,3% et de 60,0% sous delgocitinib et sous crème placebo. Trois EI graves, non considérés comme liés au traitement, ont été rapportés (vertiges posturaux, pemphigus bulleux et anxiété). Les EI les plus souvent rapportés (≥5%) étaient la rhinopharyngite, l'eczéma et les céphalées. La plupart étaient légers ou modérés et transitoires.
Financement
L’étude a été sponsorisée par LEO Pharma.
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