ECCMID 2019 - Une antibiothérapie personnalisée pourrait être bénéfique pour le microbiome intestinal
- Univadis
- Conference Report
Existe-t-il un risque d'exagération des mérites du microbiome ? Le monde est-il prêt pour l'antibiothérapie personnalisée ?
D'après la Prof. Tacconelli, la traduction clinique des études scientifiques reste difficile, et les études sur les antibiotiques n'y font pas exception. Même s'il existe suffisamment de données probantes pour limiter les effets négatifs des traitements antibiotiques sur le microbiome des individus, ceci impose le strict respect des principes de gestion des antibiotiques : choix du composé, de la dose, de la voie d'administration et de la durée de traitement appropriés. Cependant, de nombreux médecins traitants ne maîtrisent pas les principes épidémiologiques, microbiologiques, cliniques et pharmacologiques des antibiothérapies personnalisées disponibles pour les patients. Par ailleurs, aucune directive clinique n'a encore été établie.
L'autre principale limite des études sur le microbiome est la difficulté à obtenir des preuves concluantes en raison de la petite taille des échantillons et de l'hétérogénéité naturelle des données. L'administration concomitante d'autres antibiotiques, l'exposition précédente à des antibiotiques ou les hospitalisations antérieures, ainsi que la variété des tranches d'âge et des schémas posologiques compliquent également l'interprétation des données.
La Prof. Tacconelli a remarqué qu'une approche de transfert personnalisée ne peut être appliquée aux stratégies d'antibiothérapie que si des études génétiques et épigénétiques sont associées aux résultats cliniques. Il faut souligner que d'autres recherches sont nécessaires pour déterminer le degré de diversité bactérienne qui se traduit par des échecs thérapeutiques.
Les investigateurs qui mènent des études de séquençage du génome complet risquent de perdre le lien avec la médecine personnalisée, car ils collectent et analysent des ensembles de données très volumineux. En milieu clinique, la protection des données peut être un facteur limitant l'efficacité.
Enfin, les traitements moléculaires ciblés sont souvent onéreux car, par définition, ils ne sont adaptés qu'à un nombre restreint de patients. La Prof. Tacconelli alerte les équipes de développement des médicaments sur la nécessité de prendre en compte un nouveau paramètre, le risque de dysbiose, lors du développement de nouveaux antibiotiques.
Commentaire d'expert :
Question « Avez-vous examiné l'état initial [du microbiome] des patients dans vos études ? »
Prof. Tacconelli : « Cet examen est en cours et nous espérons publier ces données prochainement dans le cadre d'une seconde étude de suivi. »
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