Vers une réforme de la filière de soins critiques

  • Serge Cannasse
  • Actualités professionnelles
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« La crise sanitaire a rappelé avec force que les soins critiques sont un maillon essentiel du système de santé, » a déclaré le ministre des solidarités et de la santé en présentant aux acteurs hospitaliers sa feuille de route 2022-2025 pour les soins critiques. Ses propositions sont construites à partir du rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) sur le sujet et « d’un travail de concertation avec le secteur. » Elles sont construites autour de cinq axes.

1) Bâtir une véritable filière de soins critiques

Un des buts est de mettre fin à la multiplication des unités isolées, de fonctionnements hétérogènes et pas toujours uniquement dévolues aux soins critiques. Un nouveau cadre est construit, définissant des réanimations, des unités de soins intensifs polyvalents (USIP) ou de spécialités, « ayant vocation à se constituer en plateaux de soins critiques ». Un schéma « clair » définira les différents niveaux, le type de patient relevant de chaque niveau et les situations devant entraîner le transfert immédiat en réanimation.

2) Adapter l’offre

Pour couvrir l’augmentation prévisible des besoins, plus de 1.000 lits supplémentaires seront ouverts en réanimation et post-réanimation : environ 500 lits réouverts après fermeture pour manque de personnel et création de 500 lits de rééducation post-réanimation. Le rattrapage nécessaire dans certaines régions (Bretagne, Pays-de-Loire, Guyane et Mayotte, notamment) sera effectué.

3) Renforcer les équipes soignantes, le temps de formation et la pluridisciplinarité

Le Ministère reconnaît que « les ressources humaines sont aujourd’hui le principal facteur limitant l’augmentation des capacités de la filière, dans un contexte de démographie des personnels hospitaliers difficile. » Plusieurs mesures seront mises en place :

  • Création de 400 postes en MIR (médecine intensive et de réanimation) et MAR (médecine d’anesthésie réanimation) sur dix ans.

  • Ratio d’une infirmière pour quatre lits en soins intensifs polyvalents et de spécialités, de jour comme de nuit, en cinq ans.

  • Hausse des ratios en réanimation après évaluation de la charge en soins relativement à d’autres spécialités médicales.

  • Formation d’adaptation à l’emploi de 8 semaines pour les infirmières arrivant en réanimation.

  • Prime pérenne de 100 € nets pour les infirmiers de réanimation à compter de janvier 2022.

  • Renforcement des équipes de soins critiques avec les autres paramédicaux : masseurs- 
kinésithérapeutes, psychologues, ergothérapeutes, orthophonistes.

4) Structurer des filières territoriales

Cela se fera à partir d’un cahier des charges national, élaboré avec les acteurs de la filière.

5) Faire face aux situations sanitaires exceptionnelles

Chaque établissement disposant de soins critiques devra mettre en place un plan de montée en charge de son capacitaire et de ses ressources humaines en cas de situations sanitaires exceptionnelles. Il devra aussi mettre en œuvre un volet de formation pour constituer et maintenir une réserve de professionnels de santé.