e-JESFC - Insuffisance cardiaque: de nouvelles données sur l’intérêt de la télésurveillance

  • Vincent Richeux
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  • Nathalie Barrès
  • Actualités Congrès
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Virtuel — Lors d’un session en ligne des Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie (eJESFC 2021) consacrée aux actualités qui ont marqué l’année 2020[1], le Dr Nicolas Lamblin (CHU de Lille) a retenu deux publications portant sur la télémédecine dans l’insuffisance cardiaque. L’une rapporte les résultats attendus de l’essai randomisé français OSICAT sur le télésuivi des patients après hospitalisation pour aggravation de l’insuffisance cardiaque[2]. L’autre remet le capteur de pression implantable CardioMEMS® sur le devant de la scène[3].

Première cause d’hospitalisation en France après 60 ans, l’insuffisance cardiaque représente un enjeu majeur de santé publique. Selon des données de l’Assurance maladie, la durée moyenne du séjour à l’hôpital est de dix jours et la mortalité hospitalière est comprise entre 8 et 10%. Aussi, six mois après la sortie de l’hôpital, plus de la moitié des patients sont à nouveau hospitalisés.

L’intégration de la télésurveillance dans le parcours de soins de l’insuffisance cardiaque est présentée comme un moyen d’améliorer la prise en charge par un accompagnement à distance des patients après leur sortie d’hôpital, avec l’objectif de réduire les ré-hospitalisations. Plusieurs essais ont été menés pour évaluer différents protocoles de télésuivi.

Surveillance quotidienne du poids

OSICAT (Optimisation de la surveillance ambulatoire des insuffisants cardiaques par télécardiologie) est le plus large essai randomisé réalisé en France dans ce domaine. Mené par Pr Michel Galinier (CHU de Toulouse) et son équipe, il a inclus 937 patients hospitalisés dans l’année précédente pour insuffisance cardiaque aiguë et présentant un BNP≥ 100 pg/mL ou un NT-proBNP≥300 pg/mL.

Agés en moyenne de 70 ans (72% d’hommes), les patients présentaient dans la majorité des cas une fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) < 50%. La fraction d’éjection était préservée pour 20% d’entre eux. Près de la moitié avaient une insuffisance cardiaque symptomatique de stade III ou IV (NYHA).

Les patients ont été randomisés entre un suivi standard et une télésurveillance ajoutée en plus du suivi. La télésurveillance comprend une surveillance quotidienne du poids par une balance connectée, ainsi que des symptômes par l’intermédiaire d’un boitier communicant. Elle est complétée d’un accompagnement par une infirmière spécialisée.

Le protocole mis en place était considéré comme non médical puisque le patient était invité par l’infirmière de la centrale à consulter son médecin généraliste en cas d’anomalie. L’étude n’a pas évalué la réponse thérapeutique apportée.

Un tiers d’hospitalisations en moins

Après un suivi de 18 mois, les résultats montrent une absence de différence entre les deux groupes sur le critère primaire associant la mortalité et les hospitalisations toutes causes. Néanmoins, l’étude est positive sur le critère secondaire, avec une baisse de 21% du risque de nouvelle hospitalisation pour décompensation cardiaque dans le groupe télésurveillance (HR : 0,79 ; IC à 95 %, [0,62-0,99] ; p = 0,044).

Ce bénéfice est renforcé chez les patients ayant une insuffisance cardiaque en stade III ou IV de la NYHA, le risque de nouvelle hospitalisation étant alors réduit de 29% (HR=0.71, IC à 95%, [0.53-0.95]; p= 0.02), mais aussi chez ceux isolés socialement ou les plus rigoureux dans la surveillance quotidienne du poids (baisse respective du risque de ré-hospitalisation de 38% et 37%).

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