E-cigarette : la durée d’utilisation favorise-t-elle l’arrêt du tabac ?
- Airagnes G & al.
- Addict Behav
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Selon les données d’adultes fumeurs issues de la cohorte française CONSTANCES, il existe une association entre le fait d’utiliser une e-cigarette et la probabilité de réduire ou d’arrêter la consommation de tabac. Le fait de reprendre la e-cigarette après une période d’arrêt est également favorable, à l’inverse de ceux qui l’ont arrêté mais ne l’ont pas repris. Enfin, une durée d'utilisation plus longue des cigarettes électroniques semble favoriser cette tendance.
L’usage simultané des cigarettes classiques et des cigarettes électroniques est très répandu parmi les fumeurs, les secondes étant souvent envisagées comme une méthode alternative pour réduire ou arrêter de fumer. Cependant, le délai nécessaire pour atteindre le sevrage une fois la e-cigarette commencée n’est pas déterminé, ni la capacité à atteindre le sevrage par ceux qui auraient arrêté puis repris la e-cigarette. Le suivi à an de la cohorte française CONSTANCES apporte des enseignements sur le sujet.
Méthodologie
CONSTANCES est une cohorte épidémiologique constituée de français âgés de 18 à 69 ans à l'inclusion et recrutés au sein des Centres d'examens de santé de la Sécurité sociale. Ont été inclus dans l’analyse 5.409 sujets fumeurs recrutés en 2015 pour lesquels le suivi à 1 an était disponible en 2016. Ils avaient répondu à des questionnaires sur leur consommation de tabac et de cigarettes électroniques. L‘objectif était d’évaluer si la consommation de tabac classique était différente selon l’usage concomitant de la e-cigarette.
Principaux résultats
Parmi la cohorte constituée, 58,6% n’avaient jamais utilisé de cigarette électronique, 8,1% et 20,4% en avaient utilisé pendant moins ou plus d’une année, 4,0%, 2,8% et 2,9% étaient respectivement de nouveaux usagers (<1 an), ou des usagers depuis 1-2 ans ou plus de 2 ans. Enfin, 3,2% avaient repris la e-cigarette depuis moins de 1 an après un premier arrêt.
Le nombre moyen de cigarettes quotidiennes consommées à l’inclusion était de 10,3 pour l’ensemble de la cohorte. Il était minimal pour les non-utilisateurs de e-cigarette (8,9) et était maximal pour ceux qui utilisaient la e-cigarette depuis plus de 2 ans.
À un an, par rapport aux non-utilisateurs, ceux qui étaient d'anciens utilisateurs avaient en moyenne augmenté leur consommation quotidienne (0,95 à 1,03 selon la durée de l'usage de la e-cigarette), selon le modèle d'analyse ajusté sur les paramètres sociodémographiques, économiques et cliniques. En revanche, tous les utilisateurs actuels avaient réduit leur consommation de façon significative sur l’année, entre 2,58 cigarettes quotidiennes pour les utilisateurs réguliers depuis 1 à 2 ans et 4,18 pour ceux qui l'utilisaient depuis plus de 2 ans.
Tous les utilisateurs de e-cigarette, quelle que soit la durée de leur utilisation, et y compris ceux qui avaient recommencé à l’utiliser après une période d'arrêt, ont vu leur nombre de cigarettes quotidiennes diminuer au cours de l’année de suivi. De plus, le fait d’avoir arrêté la e-cigarette était associé à une probabilité réduite de tentative d'arrêt, indépendamment du temps écoulé depuis la fin de l’utilisation de la cigarette électronique. En revanche, la probabilité de tenter un sevrage tabagique était supérieure pour ceux qui en utilisaient actuellement, la probabilité étant globalement comparable pour les plus récents ou les plus anciens utilisateurs.
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