Dysménorrhées sévères : y-a-t-il un intérêt à explorer le risque d’endométriose à l’imagerie ?
- Résumé d’article
À retenir
- L’endométriose et l’adénomyose peuvent être respectivement observées à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) chez près de 40% et 10% des jeunes filles souffrant de dysménorrhées sévères.
- « Les marqueurs de l’endométriose à l’adolescence sont les antécédents familiaux d’endométriose, des dysménorrhées primaires sévères, un absentéisme scolaire durant les règles, les dysménorrhées résistantes aux anti-inflammatoires (AINS) et la prescription d’une contraception orale pour dysménorrhées sévères » rappellent les auteurs avant de compléter qu’ « en cas de suspicion clinique d’une endométriose, une échographie transvaginale et une IRM sont appropriées non seulement pour porter le diagnostic d’endométriose et d’infiltration profonde liées à l’endométriose, mais également pour évaluer l’adénomyose ».
Pourquoi est-ce important ?
Identifier une endométriose chez les adolescentes est un problème clinique difficile, ce qui explique le retard au diagnostic qui selon les études varie de 4 à 11 ans. L’une des explications de ce retard est que la laparoscopie et la biopsie ont longtemps été considérées comme les tests diagnostiques de référence. Cette étude montre que l’IRM peut aider à réduire ce délai face à des symptômes de dysménorrhées sévères. Un changement de paradigme est d’ailleurs en train de survenir, avec un appel à l’action de la part des spécialistes du sujet pour un diagnostic plus moderne de l’endométriose basé sur la combinaison d’entretiens individuels, d’examens cliniques et de l’imagerie (échographie transvaginale, IRM).
Méthodologie
Des adolescentes âgées de 12 à 20 ans souffrant de dysménorrhées sévères ont été interrogées et ont subi une IRM pelvienne. Les phénotypes d’endométriose (endométriome ovarien, endométriose pelvienne profonde), la distribution des lésions anatomiques et la présence d’adénomyose ont été évalués à l’aide d’un tableur d’IRM dédié et les contractions myométriales ont été systématiquement rapportées. L’ensemble de ces données a été corrélé à la sévérité des symptômes douloureux à l’aide d’une échelle visuelle analogique (EVA).
Principaux résultats
Cette étude a évalué 345 adolescentes adressées pour IRM pelvienne entre septembre 2019 et juin 2020. Au global, 308 jeunes filles ont réellement été incluses et réparties en deux groupes : patientes avec endométriose visible à l’IRM (n=121) et jeunes filles sans endométriose visible à l’IRM (n=187).
Un endométriome ovarien a été observé chez 20,7% des jeunes souffrant d’endométriose, et une endométriose pelvienne profonde chez 88,4% des patientes. Aucune différence n’a été mise en évidence concernant l’intensité de la douleur, l’absentéisme scolaire, les antécédents familiaux d’endométriose au premier degré, la prise d’une contraception, ou les contractions utérines entre les jeunes filles ayant reçu le diagnostic d’endométriose à l’IRM et les autres.
Par rapport aux jeunes filles de moins de 15 ans, le risque d’endométriose était doublé chez les 15-18 ans (Odds ratio (OR) 2,3 [1,4-3,8]), et plus que triplé chez les 18-20 ans (OR 3,3 [1,2-8,5]). L’augmentation de la prévalence de l’endométriose visible à l’IRM était linéaire avec l’âge.
Des contractions utérines ont été visualisées chez 34,4% des jeunes filles, sans association particulière avec l’endométriose cependant. Aucun facteur clinique éventuellement associé à l’endométriose n’a pu être identifié à travers cette étude. En particulier, le score VAS douleur était similaire entre les deux groupes (jeunes filles avec endométriose ou sans endométriose à l’IRM).
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