Du nouveau sur le risque de cancer de l’ovaire post-hystérectomie
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
L’hystérectomie est l’une des chirurgies gynécologiques les plus fréquentes à travers le monde. Or, les données de la littérature qui ont évalué l’association entre hystérectomie et risque de cancer de l’ovaire sont assez contradictoires.
Une étude vient d’analyser les données de 11 essais cas témoins en intégrant l’impact des antécédents d’endométriose et l’utilisation d’œstrogènes et d’oestroprogestatifs, ainsi que la durée de ces traitements. Les conclusions de cette analyse suggèrent que :
- Si l’on tient compte des antécédents de traitement par œstrogènes et oestro-progestatifs, il n’y aurait pas d’association entre hystérectomie et cancer de l’ovaire chez les femmes sans endométriose ;
- En revanche, l’hystérectomie pourrait avoir un effet protecteur chez les femmes avec endométriose. Cette observation nécessite de plus amples investigations pour être confirmée et mieux comprise.
Pourquoi est-ce important ?
Les œstrogènes sont des traitements habituels chez les femmes ayant eu une hystérectomie, ce qui n’est pas le cas des oestroprogestatifs. Les données de la littérature ne permettent pas de conclure avec certitude sur le risque de cancer ovarien après hystérectomie. Le fait de ne pas avoir ajusté les données à la prise et à la durée de prise de ces traitements pouvait avoir constitué un biais d’analyse qu’il convenait d’évaluer.
Méthodologie
Les données autodéclarées issues de 11 études cas-témoins de l’Ovarian Cancer Association Consortium(OCAC) ont été analysées pour mesurer l’association entre hystérectomie et cancer ovarien, et mieux comprendre en quoi l’hormonothérapie et l’endométriose pouvaient interférer avec cette association.
Principaux résultats
Au total, 5.350 femmes avec cancer de l’ovaire et 7.544 femmes contrôles ont été incluses dans les analyses. La prévalence d’une hystérectomie chez les femmes ayant un cancer ovarien était de 22%, contre 19% chez les femmes témoins. La prévalence globale de l’endométriose était de 8% chez les femmes qui avaient un cancer de l’ovaire et de 6% chez les femmes témoins. Sur 11 études, 9 permettaient d’avoir des données d’utilisation de l’hormonothérapie. Chez les femmes qui avaient eu un cancer de l’ovaire, 44% n’avaient jamais reçu d’hormonothérapie, contre 47% de femmes contrôles.
Toutes femmes confondues, le risque de cancer de l’ovaire était plus élevé chez les femmes qui avaient eu une hystérectomie : odds ratio (OR) 1,19 [1,09-1,31].
En revanche, lorsque la durée d’un traitement par œstrogènes et oestroprogestatifs était prise en considération, il n’y avait pas d’association entre l’hystérectomie et le risque de cancer de l’ovaire : OR 1,04 [0,94-1 ;16].
Par ailleurs, une association inverse a été observée entre hystérectomie et cancer de l’ovaire chez les femmes qui avaient eu une endométriose après ajustement sur la durée d’utilisation des œstrogènes et oestroprogestatifs (ORa 0,69 [0,48-0,99]). Aucune association entre hystérectomie et cancer ovarien n’a été retrouvée chez les femmes qui n’avaient pas d’antécédent d’endométriose ou chez les femmes qui avaient eu une hystérectomie avant l’âge de 50 ans.
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